
Le Cameroun jouit d’une gastronomie très diversifiée. On pourrait lui attribuer le surnom de « grenier de l’Afrique », tant son agriculture est florissante. Rares sont les pays d’Afrique qui peuvent se vanter de consommer davantage de produits locaux que de produits importés. En ce sens, le Cameroun est dans une classe à part.
Idéalement positionné dans une zone tropicale, baigné par les pluies pendant la majeure partie de l’année, le Cameroun, pays de verdure, possède des terres riches qui sont un véritable avantage économique. On y cultive le manioc, le maïs, le taro, l’igname, la banane plantain, le cacao, le café, l’arachide, le mil, le sorgho, la pomme de terre, l’ananas, la mangue, l’avocat, le haricot sec ou vert, l’oignon et l’ail. Des aliments que l’on retrouve dans la gastronomie du pays sous diverses formes, pour le plus grand plaisir de nos papilles. La cuisine traditionnelle camerounaise diffère selon les régions, chacune possédant ses spécialités qui s’exportent au-delà des frontières du pays. Elles sont composées de céréales et de légumes, mais aussi de poissons et de crevettes en quantité. Après tout, le Cameroun doit son nom à l’abondance de crevettes dans ses eaux.

Originaire de Douala, dans la région du littoral, le mets traditionnel le plus répandu et le plus connu est sans aucun doute le ndolé. C’est un plat relativement long à préparer, mais le résultat final en vaut la peine. Il est fait à base de légumes cuits dans de la pâte d’arachide, avec des crevettes séchées ou fraîches, de la viande et du poisson.
Dans la province du centre où se situe la capitale Yaoundé, les plats typiques sont le kpwem, le ndomba nam, le nam wondo et l’okok. Le kpwem est préparé à base de feuilles de manioc pilées et d’aubergines mélangées au jus de noix de palme.Il s’accompagne en général de bananes plantain, de taros (une variété de tubercules qui se cuisine comme les pommes de terre), de bâtons de manioc ou de manioc. C’est un plat très nourrissant et réputé pour ses vertus médicinales. Le ndomba nam, quant à lui, est composé de poisson ou de viande, mélangé à de la purée d’arachides, le tout cuit à l’étouffée dans des feuilles de bananiers. Le nam wondo est une sorte de ndomba nam où l’on remplace parfois la pâte d’arachide par des concombres. Il se mange accompagné de miondos, qui sont de petits bâtons de manioc ou de taros.
Les végétariens apprécieront l’okok, un mets à base de feuilles de gnetum cuites dans du jus de noix de palme, auxquelles on ajoute des arachides écrasées. Dans l’ouest du pays, chez les Bamilékés, le plat de référence est le poulet dg (directeur général), un ragoût de poulet servi avec des bananes plantains et plusieurs légumes (carottes, poivrons, haricots verts).
Un mystère du pays, le nkui, une soupe gluante composée de douze ingrédients difficiles à identifier, mais à la texture tellement gluante qu’il est absolument impossible de le consommer avec des couverts. Il s’accompagne de couscous de maïs et est en général réservé aux femmes qui viennent d’accoucher afin de les aider à retrouver des forces.
Dans le nord du pays, région des peuples nomades, les plats traditionnels sont le plus souvent à base de mil, de maïs et de sorgho et accompagnés de lait frais pour la plupart. La sauce aux graines de concombres et la courge aux haricots sont d’autres spécialités de la région. Un peu plus au nord-ouest, dans la région de Bamenda, on aime bien le achu, un pilé de taro assaisonné d’une sauce à base d’huile de palme et d’épices, et le corn tchap, plat de maïs bouilli et salé accompagné de haricots, de tomates et d’épices.
Enfin le sud est surtout reconnu pour ses nombreux et délicieux desserts faits de fruits exotiques, comme la noix de coco, les ananas, les bananes, les papayes, les goyaves, etc. Il existe plusieurs variantes, selon l’inspiration culinaire des grands chefs. On retrouve par exemple le njaha, un plat de poisson accompagné de mangues, le poulet aux graines de courges ou encore les crevettes grillées à la lobé.

La cuisine camerounaise, bien que traditionnelle, s’exporte de plus en plus grâce à sa diaspora, mais également au travail de chefs reconnus comme Christian Abegan, qui tente de la moderniser tout en conservant ses origines afin de la faire reconnaitre à l’international. La richesse et la diversité de la gastronomie camerounaise sont source de fierté pour l’Afrique, mais aussi de véritables promesses de dépaysement et de découvertes.