Chéri Samba

Tandis que l’exposition « Afriques capitales » se poursuit à La Villette, et à Lille, voici, qu’en partenariat (billet groupé) s’ouvre dans le prestigieux bâtiment de la fondation Vuitton l’exposition « Art/Afrique, le nouvel atelier ». C’est l’une des plus belles occasions de découvrir, classiquement exposées, des œuvres d’artistes contemporains originaires du continent africain.

Le parcours se découpe en trois axes : le premier montre pour la première fois dans cette ampleur en France la collection du Suisse Jean Pigozzi, constituée pendant 20 ans (1989-2009) principalement en Afrique francophone, par André Magnin. Parmi les 15 artistes élus sur les 150 de la collection, Romuald Hazoumè ouvre le parcours dit des « Initiés » avec des murs où ses masques-bidons vous regardent avant même que vous ne les regardiez. Puis Chéri Samba, avec ses toiles immenses, toutes en couleurs et satires, lui succède, et l’on passe ainsi d’un artiste à l’autre, autant de mondes différents, céramiques de la Sénégalaise Seni Awa Camara, sculptures de récupération de John Boga, etc etc. Deuxième étape : un riche focus Afrique du Sud, « Être là » donne à voir les plus grands talents d’une scène contemporaine liée, à chaque génération, à l’apartheid. Le choix de pièces africaines de la Fondation Vuitton, exposées à cette occasion, renforce ce focus sud-africain. Et réaffirme, puisqu’il en est aussi, que Samba est chéri des collectionneurs privés. Il est né le 30 décembre 1956 à Kinto M’Vuila, à 80 kilomètres de la capitale de la RDC, a ouvert son atelier en octobre 1975, ses premiers pas à Paris ont eu lieu en 1982 à l’initiative de Jean-François Bizot, patron d’Actuel, qui l’avait rencontré à Kinshasa. En 1989, il s’impose dans l’exposition parisienne « Les Magiciens de la terre ». Depuis, ses toiles sont au MoMA, au Centre Pompidou… Et se vendent pour les plus grandes jusqu’à 180 000 euros. L’enfant chéri de Kin, porteur d’une histoire qui a fait des petits (voir le succès de l’exposition « Beauté Congo ») revient, à l’occasion de ce retour dans un Paris artistiquement africanisé, sur son itinéraire d’autodidacte assumé.

Lire la suite. Source : Art contemporain – Chéri Samba : « Je suis universel »