Toute la semaine à Lomé, au Togo, se tient un atelier de formation sur l’agriculture africaine. Les acteurs de l’agriculture de l’Afrique de l’Ouest et du centre du continent passeront en revue toute la chaîne de valeur du secteur de l’agriculture en Afrique, mais surtout le domaine du financement des projets agricoles.

Le sous-financement de l’agriculture constitue un grand défi pour les pays africains. 70% de la population active travaille dans ce secteur, pourtant il représente seulement 3% des prêts octroyés par les banques commerciales. D’où la nécessité d’un soutien accru pour ce secteur névralgique de l’économie.

 

Cette rencontre de cinq jours est organisée dans le cadre du mécanisme de soutien du programme multi-partenaire de la FAO (FMM), dont la mission est de promouvoir le développement de la chaîne de valeurs inclusives à travers l’amélioration des capacités des parties prenantes nationales. Les participants à l’atelier sont des responsables des secteurs financiers et agricoles de Côte d’Ivoire, du Bénin, du Ghana, du Mali, du Togo, mais aussi du Kenya, de Zambie, d’Éthiopie, d’Ouganda, du Mozambique, de la RDC, du Cameroun et du Rwanda.

Pour la représentante de la FAO, Imboua Niava, le faible accès au financement constitue le principal obstacle pour les acteurs du secteur agricole, qui veulent accroître leurs investissements pour augmenter la production.

Malgré leur poids dans les économies locales et en dépit de leur rôle moteur en termes de développement économique, les PME ont un accès très limité aux prêts en Afrique subsaharienne (ASS). Le taux de pénétration bancaire y est très faible. Le total des actifs bancaires ne s’élève qu’à 32 % du PIB en moyenne et les crédits au secteur privé constituent moins de la moitié de ces actifs.

« L’accroissement de l’accès au financement dans les milieux ruraux nécessite la mise en œuvre d’approches adaptées, non seulement en termes de produits et de services, mais aussi en termes de méthodologies de prêts, de gestion des risques et de circuits de distribution. » — Imboua Niava, représentante de la FAO

Le Togo a inscrit dans son nouveau Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PNIASAN), en cours de finalisation, des mesures politiques et des actions prioritaires en faveur de la finance rurale.

Aujourd’hui, les pays africains profitent d’une croissance économique qui avoisine une moyenne de 6%, une tendance qui attire les investissements. Ainsi, il apparaît judicieux, pour une transition économique réussie, de doter l’agriculture africaine de plus de moyens pour favoriser l’essor des populations.