C’est une victoire contre l’impunité. En RDC, douze miliciens congolais ont été condamnés à perpétuité pour des viols massifs. Un tribunal militaire, dans l’est du pays, qualifie les faits de «crimes contre l’humanité».

Les coupables ont été condamnés à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, viols et meurtres. Parmi eux, un chef de milice et ex-député provincial du Sud-Kivu, Frédéric Batumiké.

 

Cette fois, la juridiction s’est voulue ferme et intrangisante dans un pays où les violences restent en général impunies. À l’occasion de son discours sur l’État de la nation, Joseph Kabila, le président de la RDC, avait annoncé la mise en place d’un «secteur opérationnel» et que la justice serait rendue.

«Il est clair que les responsables présumés de toutes les exactions et crimes graves sur les civils, dont à ce jour sept militaires des forces armées, répondront de leurs actes devant la justice.» – Joseph Kabila, président de la RDC

Avec ce verdict, tout porte à croire que la justice opère et qu’elle punit les crimes perpétrés sur les civils.

«Nous sommes dans la joie parce que nous avons lutté. Nous avons pris en charge ces enfants. Aujourd’hui, on peut dire que c’est le résultat d’un dur labeur. La reconnaissance de viol comme crime contre l’humanité, c’est une première dans notre législation nationale, c’est une satisfaction de voir que le droit peut être lié au Congo et que la justice peut être faite.»

– Crispin Kashale, chargé de communication de la Fondation Panzi

Dans ce verdict rendu par le tribunal militaire, deux personnes ont été condamnées à une année de prison. Le procès portait sur le viol d’une quarantaine d’enfants de 8 mois à 12 ans, dans le Sud-Kivu, entre 2013 et 2016.

Les organismes de défense des droits de l’homme et les parties civiles ont clamé une victoire historique contre l’impunité des crimes sexuels en zones de conflits. Nos confrères de la Deutsche Welle (DW) décrivent une joie immense chez les populations : «des applaudissements et des cris ont salué l’annonce du verdict dans une salle d’audience pleine à craquer, devant la juridiction militaire». Le procès s’est tenu à Bukavu, dans le Sud-Kivu.