
Le concept est innovant et participe à protéger l’environnement : une équipe d’artisans de l’île de Lamu, au Kenya, utilise des déchets plastiques recyclés pour construire un bateau. Une fois terminé, les concepteurs espèrent faire un voyage à son bord, du Kenya en Afrique du Sud.
Ramasser des objets en plastique est une chose presque anodine au Kenya. Cette activité est le fonds de commerce de certains citoyens du pays qui en font un véritable business, en revendant les objets comme les bouteilles. Le pays détient le triste record de la plus grande décharge d’ordures d’Afrique dans le quartier de Dandora, 45 hectares à ciel ouvert.
Et puis, il y a la pollution aux plastiques qui arrive par l’océan Indien. Les plages kényanes sont submergées. Il faut savoir que «huit millions de tonnes de plastiques sont déversées chaque année dans les océans», selon FranceInfo.
Une situation qui a poussé le gouvernement à interdire l’utilisation, la fabrication et l’importation de sacs en plastique pour lutter contre la pollution. Les supermarchés distribuaient 100 millions de sacs par an. En cas d’infraction, le contrevenant encourt aujourd’hui une peine de 4 ans de prison ou une amende de 32 000 euros.
Ben Borris a 42 ans, il est un citoyen engagé. Son travail consiste à organiser des safaris et à vendre la destination Kenya, mais étant donné la situation du pays avec cette pollution unique en Afrique, il a décidé de changer la situation. C’est ainsi qu’il a organisé un nettoyage des plages. Quand 33 tonnes de déchets ont été récoltées, il a voulu faire quelque chose pour préserver le lieu paradisiaque de la plage de Lamu.
Sa détermination l’a poussé à concevoir un boutre traditionnel. Il s’agit d’un voilier en bois, fabriqué à partir de plastique recyclé. Une stratégie qui a un double avantage. Non seulement il propulse l’activité économique des recycleurs de plastique, mais ils poussent les habitants à conserver l’environnement intact.
«Il devient de plus en plus difficile pour les constructeurs de bateaux de trouver du bois. J’espère que ce projet permettra à l’ancien savoir-faire de la construction navale de perdurer, en remplaçant le bois toujours rare par du plastique.»
– Ben Borris, cité par Reuters
Pour développer et mettre en place cette infrastructure, Ben Borris a obtenu l’aide d’Ali Skanda, un expert et constructeur de bateaux. Cité par France Info, l’expert raconte «que pendant sa jeunesse, aucun détritus ne jonchait les plages de Lamu, seuls les pêcheurs et les ânes arpentaient le sable doré». La situation est tout autre aujourd’hui et les deux citoyens engagés envisagent de lutter contre ce problème de déchets.