Debout ou en marche, des dizaines de milliers de jeunes togolais participent à la vie politique de leur pays. Au soleil ou sous la pluie, ils prennent part activement aux manifestations qui secouent le pays depuis le mois d’août dernier.

Opposants ou partisans, ces jeunes font une démonstration de force dans les grandes villes du pays comme Lomé et Sokodé. Organisée et encadrée, la jeunesse togolaise s’exprime dans les deux camps.

 

En chiens de faïence, ils «s’affrontent» par pancartes interposées. D’un côté, ils sont habillés en rouge et noir, de l’autre ils arborent les couleurs bleu et blanc. Chaque partie défend sa cause.

«Faure doit partir»

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«avec Faure, continuons le changement»

La situation qui prévaut au pays de Sylvanus Olympio (le père de l’indépendance du Togo) n’est pas inédite sur le fond, mais plutôt sur la forme. L’engagement de cette jeunesse est le principal facteur qui se dégage, au-delà de toute considération politique, ethnique, etc. Convaincue, la jeunesse togolaise affiche son militantisme et marque de son empreinte l’ambiance sociale du pays.

Yannick Folly/AFP
Dans les rues de Lomé, le 18 octobre 2017

Georges Bernanos a eu raison de dire : «C’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le monde à sa température normale. Quand la jeunesse se refroidit, le reste du monde claque des dents ».

Mouvement citoyen ou politique

Aux premières lignes de ce combat, les jeunes togolais suivent les traces de centaines de milliers d’autres jeunes africains qui ont sonné le réveil du continent. Au Sénégal, en République démocratique du Congo ou au Burkina Faso, cette jeunesse exerce son leadership et exige la justice sociale.

Sans solution pour l’instant, la crise togolaise est inquiétante pour bon nombre de personnes. Elle reste également sans médiateur déclaré. Selon plusieurs observateurs, il s’agit d’une bombe à retardement qui risque d’exploser.

Un manifestant

Le Togo et la Gambie étaient les seuls pays d’Afrique de l’Ouest à n’avoir pas connu d’alternance politique. La Gambie est sortie du lot lors de l’élection présidentielle de janvier 2017, en portant l’opposant Adama Barrow au pouvoir.

En attendant les bons offices de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ou de la communauté internationale, la jeunesse a pris conscience de son poids politique.