
Elle est surnommée la reine des ténèbres et pourtant elle brille sur les podiums du monde entier. Nyakim Gatwech est une jeune Sud-Soudanaise qui se distingue par sa noirceur profonde. À 24 ans, elle est l’égérie de grandes bannières occidentales. Portrait d’une reine noire qui illumine le monde de la mode.
Nyakim Gatwech a un sourire ravageur. La blancheur de ses dents éclatantes se perd dans la marée de sa noirceur d’ébène. Elle est jeune (24 ans) et son charme ne laisse personne indifférent. Avec un regard qui cadre toujours avec l’objectif, cette belle Sahélienne s’impose par sa grâce.
Elle est née à Gambella, ville frontalière de l’Éthiopie, mais sa famille vient d’un village sud-soudanais nommé Mawut. «Ce qui est phénoménal à Mawut comme à Gambella, c’est la richesse de la culture et la force du lien qui unit la communauté», a-t-elle fièrement expliqué au magazine français Konbini.
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La jeune Soudanaise est une descendante des peuples nilotiques. Il s’agit de peuples indigènes de la vallée du Nil qui parlent des langues nilotiques, un sous-groupe des langues nilo-sahariennes parlées dans le sud du Soudan, en Ouganda, au Kenya et au nord de la Tanzanie. Ce peuple est aussi caractérisé par une peau très foncée.
L’ascension de la jeune mannequin ne s’est pas faite sans peine. Elle a fui la guerre civile au Soudan du Sud avec sa famille à l’âge de 14 ans pour trouver refuge aux États-Unis.
Durant ses années d’apprentissage du mannequinat, elle est victime de plusieurs déclarations racistes. L’intensité de la couleur de sa peau provoque des discours de différenciation chez ses interlocuteurs.
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«Les autres mannequins m’ont prise pour cible», a-t-elle expliqué à Konbini. «J’ai entendu des commentaires tels que «Va prendre une douche, tu es sale» et «Souris, histoire qu’on puisse te voir», tout au long de mon cursus scolaire. […] Cependant, j’ai réalisé que le fait d’assumer mon taux de mélanine a donné à d’autres personnes la force de s’accepter, et cela m’a fait comprendre que je n’étais pas seule», ajoute-t-elle.
Le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor avait certainement vu en rêve Nyakim Gatwech en rédigeant son poème sur la femme noire :
FEMME NOIRE, FEMME OBSCURE
HUILE QUE NE RIDE NUL SOUFFLE, HUILE CALME AUX FLANCS DE L’ATHLÈTE, AUX FLANCS DES PRINCES DU MALI
GAZELLE AUX ATTACHES CÉLESTES, LES PERLES SONT ÉTOILÉES SUR LA NUIT DE TA PEAU.
Comme dans la démarche du poète, le compte Instagramm de Nyakim Gatwetch est une ode qui célèbre la beauté de la femme noire. La jeune femme aime toujours dire que «Nous sommes tous beaux et ce quelque soit la façon que dieu nous a créés».