
La Mauritanie est très jalouse de sa culture et de ses mœurs. La société fonctionne dans le respect de ses traditions. Selon les ethnies, on retrouve plusieurs caractéristiques qui souvent étonnent, mais qu’il est intéressant de découvrir du fait de leur originalité.
Lorsqu’on évoque la Mauritanie, la première idée qui nous vient à l’esprit est la tradition musulmane qui est appliquée depuis des générations.
En effet, le pays étant une République islamique, la polygamie est une pratique très répandue. Un époux retire beaucoup d’avantages de la polygamie, car elle lui permet d’accéder à un statut social important. Ses femmes contribuent, d’autant plus si elles sont nombreuses, aux revenus du foyer. Les conditions sont cependant très strictes. Le mari doit être en mesure de traiter toutes ses épouses de la même manière, sans créer de jalousie. L’islam limite le nombre d’épouses à quatre pour tout homme adepte de la polygamie. Cette pratique est surtout en vigueur dans les populations négro-africaines du sud de la Mauritanie, les Maures étant plutôt, dans leur grande majorité, monogames.

Le thé est une boisson très importante dans le quotidien des Mauritaniens. Importé de Chine, vers la fin du XIXe siècle, il est aujourd’hui préféré à ce qui était la boisson traditionnelle des nomades, le zrig, nom donné au lait de dromadaire. Les Mauritaniens le sirotent en toute occasion, à tout moment du jour ou de la nuit et en tous lieux. Sa préparation requiert une expertise certaine, ce qui peut dérouter un novice. Le dosage est précis, le thé, le sucre et la menthe sont infusés dans des proportions différentes, selon les différents services. Ensuite, il est versé dans des verres caractéristiques et, avec une extrême habileté, le préparateur transvase le breuvage d’un verre à l’autre dans une valse de liquide s’étirant quelquefois jusqu’à plus d’un mètre. Le but étant d’obtenir une épaisse mousse qui recouvre la boisson. Une phrase d’ailleurs illustre bien l’importance du thé dans la culture mauritanienne : «le premier thé est âcre comme la vie, le deuxième doux comme l’amour et le troisième suave comme la mort».

Le gavage est un aspect primordial de la culture maure. En effet, la femme est appréciée en fonction de ses rondeurs, synonyme d’opulence et de bonne chère, ceci allant parfois même jusqu’à l’obésité. Pour ce faire, les jeunes filles sont «gavées» dès leur plus jeune âge avec du lait de vache et de chamelle. Certaines scènes étant parfaitement choquantes. Un proverbe maure affirme d’ailleurs que «la femme occupe dans le cœur de son homme l’espace qu’elle occupe dans son lit». Cette pratique tend cependant à disparaitre et ne persiste plus que dans les zones très reculées.
La khaïma est également un aspect culturel important pour les nomades de Mauritanie. Il s’agit d’une tente utilisée par les Maures lors de la transhumance, à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux. Fabriquée par des femmes avec de la laine noire de mouton et des poils de dromadaire, la tente est imperméable et peut atteindre jusqu’à 50m2 de surface. Des nattes et des coussins en cuir recouvrent entièrement le sol et le mobilier est sommaire, car il doit être facilement transportable.

Le mariage est quant à lui une étape de la vie assez folklorique, et ce chez presque toutes les ethnies du pays et la conception du mariage reste très archaïque dans la société mauritanienne. Un proverbe peul l’illustre d’ailleurs clairement : «duhol mehol buri wellundu». Ce qui signifie : «prend une simple ceinture, plutôt que de rester sans pantalon». Il faut comprendre par là qu’il vaut mieux choisir n’importe quel homme, même frappé d’une extrême pauvreté, plutôt que rester éternellement célibataire.
Chez les Maures, le mariage est une succession de longues étapes pendant lesquelles la femme est observée sans ménagement.
Al- Khoutba : la demande de la main de la fille par la famille ou les représentants du prétendant.
Al-machoura : les familles des mariés se réunissent. C’est le moment où les personnes détenant une information capitale, susceptible d’empêcher le mariage, sont invitées à témoigner.
Al-aqd : l’acte du mariage durant lequel on assiste à la dissimulation de la mariée. Période pendant laquelle la mariée est cachée par ses amies et recherchée par l’entourage de son époux. Elle peut durer plusieurs jours. Cette habitude existe toujours, notamment dans les sociétés rurales. Il y a ensuite la rentrée de la mariée chez ses beaux-parents. Quand celle-ci est amenée chez ses beaux-parents, elle pleure beaucoup et fait semblant de vouloir partir. Elle distribue ensuite des cadeaux aux membres de sa belle famille et durant les premiers jours, la mariée reste masquée, ne montrant son visage à personne. Elle parle à voix basse et refuse de manger et de boire, sauf après beaucoup d’insistance.
Vient enfin l’Al-nikah : consommation du mariage qui conclut l’acte.