
Dans le bidonville de Kibera, au Kenya, la maison de Pamela Owino a été transformée en véritable foyer pour enfants. Depuis plus de quinze ans, cette femme, âgée de 54 ans, consacre sa vie au bien-être des plus petits. Aujourd’hui, sans l’aide de quiconque, elle subvient aux besoins de 37 enfants.
Tout a commencé en juin 2002. Alors que son mari et elle s’apprêtaient à aller dormir, des inconnus tapent à leur porte. Quand le couple ouvre celle-ci, il découvre deux petits garçons sur le palier. Plus tard, les visiteurs expliqueront qu’ils sont tombés sur ces enfants abandonnés dans la rue. A la recherche d’un foyer qui voudrait bien les accueillir, les habitants de la zone environnante ont tout naturellement indiqué le logis de Pamela Owino.
« Ils ont dit avoir récupéré les garçons dans la rue, affamés et sans endroit où dormir. Quelqu’un leur a indiqué ma maison – parce qu’apparemment j’aide les petits enfants ». – Pamela Owino
Mais pourquoi précisément elle ? Visiblement, à Kibera, elle est réputée pour sa patience et sa bienveillance envers les enfants. Elle confie également avoir l’habitude d’échanger avec de jeunes mamans qui parviennent difficilement à gagner leur vie tout en s’occupant de leurs bébés. De conseillère à mère d’accueil, en l’espace d’une nuit, Owino n’a sauté qu’un seul pas. Ce qui ne devait être qu’une prise en charge temporaire s’est finalement traduit en vocation.

En dépit du manque de moyens financiers, depuis 2002, Pamela Owino s’est donc occupée de plusieurs dizaines d’enfants. Sachant qu’elle a déjà cinq enfants issus de son mariage, c’est dire si le défi était complexe ! Si complexe que son époux a abandonné le navire, après qu’elle ait refusé de céder à l’ultimatum qu’il lui imposait : choisir entre lui et les enfants.
« Je ne pouvais pas chasser les enfants ; ils sont complètement innocents. Mon mari m’a donc quittée pour une autre femme ». – Pamela Owino
De fait, aujourd’hui, c’est grâce à des dons en espèces et en nature que Pamela Owino parvient à garder la tête hors de l’eau. Par ailleurs, de 2008 à 2011, elle a été consultante auprès du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). A l’époque, ce salaire lui permettait de subvenir aux besoins de toute la maisonnée.
On estime à 145 le nombre d’enfants qui ont été pris en charge par Pamela Owino depuis 2002.
Son histoire prouve que ce sont souvent ceux qui possèdent le moins qui sont prêts à faire les plus grands sacrifices.