Sada Kane « on doit redonner envie aux jeunes de s’intéresser à la lecture »

Sada Kane est journaliste, il présente chaque mois sur la chaîne sénégalaise 2STV l’une des rares émissions consacrées à la promotion de la littérature sénégalaise et africaine. Nous l’avons rencontré le vendredi 24 novembre dernier à la FILDAK. Entretien.

Quel regard portez-vous sur la FILDAK ?

Durant l’année, les manifestations sur le livre à Dakar se résument à des cérémonies de présentations et de dédicaces des ouvrages. Sur les radios et les télévisions, il y a très peu d’émissions littéraires ou qui évoquent l’actualité du livre. Un événement comme la Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar (FILDAK) permet de rassembler lecteurs, éditeurs écrivains et de parler de tout, notamment au travers de tables rondes.
La thématique de cette 16e édition met la jeunesse en avant, en tant que « défis du développement ».

Partagez-vous le constat du manque d’intérêt de la jeunesse pour la lecture ?

Les jeunes d’aujourd’hui vivent avec la télévision, le portable, etc. La chance incroyable que notre génération a eue, c’est qu’il n’y avait pas la télévision. Elle cannibalise tout le temps. Elle créée de la passivité. Il y a des maisons où la télévision est allumée toute la journée alors que personne ne la regarde (…) On doit redonner l’envie aux jeunes de s’intéresser à la lecture. Lire chasse l’ennui, lire fait voyager. En lisant, on est avec la meilleure compagnie possible.

Quels seraient les 3 livres que vous emporteriez sur une île déserte pour seule compagnie ?

J’adore la poésie. Je partirai avec les poèmes de Senghor, ils sont incroyables. Je suis subjectif, mais je partirai aussi avec « L’aventure ambiguë » de Cheikh Hamidou Kane. Et puis certainement un ouvrage de Amadou Hampâté Bâ.

Donc uniquement de la littérature africaine ?

Depuis toujours, je m’intéresse à la littérature africaine et j’en fais la promotion pour que les Africains sachent à quel point cette littérature est riche.