
Dobet GNAHORE a une voix, une énergie, une présence scénique qui rappelle les grands noms de la musique africaine. Première artiste ivoirienne à avoir remporté un Grammy Awards, Dobet GNAHORE est une chanteuse, percussionniste, danseuse et chorégraphe africaine, qui a fait ses premières armes au village artistique panafricain Ki Yi M’Bock, cofondé à Abidjan par la célèbre artiste Wêrê Wêrê Liking. Avec le rythme africain dans la peau et dans le cœur, Dobet est une femme épanouie. Inspiratrice de plusieurs artistes, c’est aujourd’hui une marchande de rêves.
Dès l’enfance, tout était déjà décidé
Première fille de Boni GNAHORE, chansonnier, maître percussionniste ivoirien et cofondateur de la Compagnie Ki Yi M’Bock d’Abidjan, Dobet GNAHORE quitte l’école à partir de 12 ans pour vivre la même passion que son père. Elle s’initie au théâtre, à la danse, à la musique et au chant.
Au micro d’Anne FRINTZ de Radio France Internationale (RFI), elle raconte, «Je voyais les enfants du village partir tôt le matin et rentrer le soir. On m’a dit qu’ils allaient à l’école. Moi aussi, je voulais y aller. Je ne savais pas ce qu’on y faisait, mais j’avais compris que c’était intéressant.» Mais les choses ne se déroulent pas comme elle l’espérait. Elle pense finalement à autre chose, «Je me suis accrochée, mais malheureusement, je peinais parce que je ne comprenais pas le français. Je venais de la brousse : le français et moi, c’était deux mondes différents. À 12 ans, j’ai calé. J’ai dit à mon père que je voulais danser et chanter.» Son Père n’y voit aucun inconvénient. Il décide de créer, pour sa fille et pour le fils d’un autre artiste, un module de formation pour enfants. Dobet et l’autre garçon sont enseignés par les ainés.
L’adolescente se rend compte que l’art, c’est bien plus difficile que l’école, mais pas question d’abandonner encore une fois, «On travaillait tout le temps. C’était plus dur que l’école… Je pleurais. Et un matin, je me suis dit : « Non, il faut que j’y arrive ». C’était en 2004 ou en 2005.» Elle prend sur elle l’engagement de travailler deux fois plus et elle constate avec joie le fruit de cette volonté prise et exécutée. Un jour, voici ce qui se passe, «J’ai pris ma radiocassette, je suis sortie sur une terrasse, j’ai mis de la music à fond, et j’ai dansé pendant deux heures. J’ai tout mixé : les pas de danses traditionnelles qu’on nous apprenait au village, ceux que je voyais à la télévision. Mon père était caché, il me regardait. C’est là que j’ai compris que c’est le travail qui paie.»
Le reste de l’histoire est beau, «A 16 ans, je suis partie danser avec la compagnie de danse contemporaine Tché Tché de Béatrice KOMBE, une expérience qui m’a donné envie de créer ma propre compagnie par la suite. J’ai continué ma formation par mes propres moyens.» raconte-t-elle à la journaliste de RFI.
Un parcours digne
Après son passage dans la compagnie de danse Tché Tché, en 1999, Dobet tombe enceinte et souffre de paludisme. C’est dans cette période-là qu’elle décide de faire un choix déterminant : collaborer avec son mari, le guitariste français, Colin LAROCHE de Féline. Tous deux ils formeront le duo Ano Neko, ce qui en langue Bété signifie « Créons ensemble ». Ce duo marquera le début d’une grande tournée dans toute la France (1999-2000). Par la suite, ils collaboreront aussi sur plusieurs projets, notamment « Le Cabaret Nomade » et « L’entre Deux Monde », en collaboration avec Ba Cissoko.
En 2003, le duo devient un groupe et porte simplement le nom de Dobet GNAHORE, avec l’arrivée d’une choriste et d’un percussionniste. En 2004, le label Contre-Jour produit le premier album « Ano Neko ». Par la suite s’enchaineront, les tournées en Afrique, aux Usa, en Europe. Ainsi, Dobet intègrera la liste des divas de la musique Afropop africaines, telle que, Vusi MAHLASELA, Angelique KIDJO, Rokia TRAORE, Asha, etc. En 2007, son deuxième album, « Na Afriki » (mon Afrique) sort avec le titre célèbre « Paléa », dont l’interprétation lui vaudra, en 2010, un Grammy Awards aux USA. Avec plus de 1 000 concerts donnés en 10 ans sur les 5 continents, Dobet continue de chanter en différentes langues africaines, notamment en Bété, Fon, Baoulé, Lingala, Malinké, Mina, Bambara, Swahili, Xhosa ou Wolof.
Une histoire qui continuera à faire rêver
La chanteuse a été promue Ambassadrice des Droits de l’Homme par l’État de Côte d’Ivoire, aux côtés de Salif Traoré dit A’Salfo du Groupe Magic System, en reconnaissance de leurs « engagements personnels ». Dobet GNAHORE prépare activement un cinquième album et continue de tourner partout dans le monde. Dobet continue de nous rendre fier et de nous donner envie de rêver.
Source: Dobet GNAHORE, marchande de rêves