La Zambie est très attachée à sa culture ancestrale, malgré les nombreuses migrations qu’elle a connues au cours de son histoire. Ce mélange ethnique et culturel est à l’origine de plusieurs traditions, dont les plus remarquables sont les chants et les danses. Comme dans la plupart des pays africains, ces deux arts revêtent une importance capitale dans la transmission des coutumes et du folklore qui forgent l’identité d’un pays.

En Zambie, la danse possède un caractère particulièrement artistique et est toujours accompagnée de chants et de musiques spécifiques. Elles sont difficilement dissociables l’une de l’autre. Les danses traditionnelles sont nombreuses et variées, conséquence de la multitude d’ethnies qui cohabitent sur le territoire.

 

Parmi les plus courantes, le chtelele est pratiqué pour célébrer les moments heureux de la vie et le nsongwe, accompagné du son produit par des morceaux de métal frappés l’un contre l’autre, a lieu lors des grandes cérémonies. Le makishi, probablement hérité du Congo voisin, est dansé en de nombreux endroits du pays durant les cérémonies. Il est exclusivement réservé aux hommes qui, pour l’occasion, sont masqués et vêtus de pagnes.

La danse n’est pas qu’un loisir ou un art pour les Zambiens. C’est avant tout une forme de communication, qui évoque des événements historiques, qui sert à exprimer des sentiments et des idées, mais surtout qui renforce les croyances spirituelles. Chaque fête locale est l’occasion d’organiser des danses qui réunissent toute la communauté. Les danses des ethnies Nyau, Mganda ou Kankanga sont les plus connues et leurs chorégraphies profondément enracinées dans la tradition sont magnifiquement interprétées.

Les rythmes sont endiablés, enjoués, entraînants et rendent le phénomène impressionnant. En fond musical, différents instruments de musique traditionnels mènent la danse: le silimba, une sorte de xylophone, le piano à mains, mais aussi le tambour, qui jouent un rôle fondamental lors des cérémonies et dans la communication au sein du groupe.

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Danseurs traditionnels zambiens Ⓒ http://www.zambia.travel

Chaque ethnie possède des caractéristiques artistiques très marquées. En Zambie, la musique ne se conçoit pas sans percussions. Elles accompagnent, avec les chants et les danses tribales, les rituels et les cérémonies religieuses. C’est du Ku-omboka, que les Lozis célèbrent au moment de l’hivernage, lorsque les terres détrempées obligent les villageois à battre en retraite vers des terres plus hautes. Lors de cette migration, le chef, dans sa barque, dirige sa communauté vers le refuge où, à son arrivée, il est accueilli par des chants et des danses. Parmi les instruments les plus typiques, il y a la percussion à friction des Bemba, l’imangu ; le maoma, cette sorte de tambour géant des Lozi ; le kachacha, instrument à clochettes des Luvale ; le mbira, ce mini-piano à clés de fer et le kalimba, une sorte de xylophone, qui tous sont utilisés partout au pays. La fabrication d’instruments de musique est également l’une des grandes traditions artistiques de la Zambie.

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Cérémonie du Ku-omboka des Lozis Ⓒ https://kwekudee-tripdownmemorylane.blogspot.sn

Parmi les styles de musique contemporaine, la plus célèbre est le kalindula, un mélange de plusieurs musiques populaires et traditionnelles, au rythme d’une guitare basse et de banjos auxquels s’ajoutent des percussions. Larry Maluma en est l’ambassadeur. Plusieurs groupes se partagent aussi la tête d’affiche et sont de véritables références musicales. On peut citer Serenje Kalindula, Green Mamba, Mashombe Blue Jeans et Amayenge ou encore des artistes comme Angela Nyirenda, Bina Nkwasi, Bwalya, Chilu Lemba, Dominic Kakolobango, Black Muntu… Le chanteur zambien le plus populaire est Emmanuel Mulemena, décédé en 1982, tandis que Maureen Lilanda, surnommée  » Mama Africa « , est une jeune artiste très en vogue. Alliant tradition zambienne et musiques actuelles, elle est reconnue sur la scène internationale.

Le reggae est également un style musical très apprécié de la jeunesse zambienne. Ses figures de proue sont les Real African et Bantu Roots.

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Maureen Lilanda en concert Ⓒ https://myspace.com

La littérature zambienne n’est pas très foisonnante, car pendant longtemps, le pays a gardé sa culture de l’oralité héritée des ancêtres. La retranscription écrite n’est arrivée que bien plus tard avec la colonisation. Les écrivains les plus connus sont Fwayanga Mulikita, qui a publié dans les années 1960 un recueil de nouvelles, A Point of No Return, et Dominic Mulaisho, auteur dans les années 1970 de The Tongue of the Dumb et The Smoke that Thunders. Depuis quelques années cependant, une nouvelle génération d’auteurs apparaît, plus engagée et plus largement africaine. Bitterness, de Malama Katulwende, Negociating Blood, de Hannilie Zulu, Silent Whispers, d’Evans Munyemesha et The Sack, de Namwali Serpell, qui remporta en 2015 le prix Caine, sont des exemples intéressants de la nouvelle littérature zambienne. Enfin, l’œuvre de politique économique Aide Mortelle, parue en 2009, de Dambisa Moyo, a connu un grand succès.

Dans le domaine de l’art contemporain, les artistes zambiens sont présents sur la scène internationale. Le plus célèbre est le peintre Henry Tayali, décédé en 1989. Son œuvre a inspiré de nombreux peintres contemporains. Parmi les nouveaux talents, William Mikko, Victor Mutale, Mwamba Mulangala, Stephan Kapata, Victor Makashi, Mulenga Chafilwa, Godfrey Seti et Enock Ilunga sont les plus productifs. Leurs œuvres sont généralement colorées et très réalistes. La sculpture est également très répandue avec Friday Tembo, sculpteur sur bois, et Flinto Chandia, connu pour ses trophées. Linda Chandia est réputée pour ses mosaïques psychédéliques.