
En se laissant bercer délicieusement par des notes de kora en fond sonore et par le reflet du soleil réconfortant sur les dunes de sable, nous amorçons notre descente vers Bamako, la capitale du Mali à la découverte de cette magnifique cité pleine d’histoires et véritable joyau culturel de l’Afrique occidentale.
Situé au sud du Sahara et bordé par les fleuves Sénégal et Niger, le Mali est connu pour son incroyable diversité tant sur le plan géographique que pour sa culture et sa démographie. En proie à des conflits violents depuis 2012 dans le territoire nord, le Mali est tout de même un pays qui séduit et dévoile ses charmes sans complexe. En survolant l’ouest du pays sauvage avec ses impressionnantes chutes de Gouina, la découverte du pays se fait en remontant vers Djenné, considérée comme la plus belle ville du Mali et construite dans un style soudanais. Son architecture spécifique avec ses bâtiments construits en banco comme sa grande mosquée érigée vers 1280 par le Roi Komboro, lui a permis d’être inscrite en 1988 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO avec Mopti, la « Venise du Mali », incontournable avec le pays Dogon et ses villages aux toits de chaume.

En poursuivant vers le nord, Tombouctou, la ville aux 333 saints amoureusement nommée la perle du désert par les autochtones n’est pas connue pour être un trésor architectural, mais l’évocation seule de son nom continue encore aujourd’hui d’exciter les mémoires et de déchaîner les passions pour la richesse culturelle de son patrimoine historique grâce aux célèbres manuscrits de Tombouctou datant du XIIe siècle.
L’architecture traditionnelle est particulièrement représentée dans le monde rural avec la ville de Ségou qui est reconnue pour la qualité de ses maisons et pour la beauté de ses jardins. L’une des spécificités de ces constructions est la couleur rouge brique du banco auquel les habitants de la ville ajoutent du karité ce qui lui donne sa teinte si caractéristique, mais aussi à l’opposé de l’architecture contemporaine de la capitale qui, il faut le reconnaître est plutôt dénuée de charme comparée à celle de cités comme Mopti, Gao ou Djenné.

Plusieurs ethnies peuplent le Mali avec chacune des coutumes, des langues et des modes de vie différents ; les régions de Tombouctou, Gao et Kidal au nord sont les moins peuplées et sont le fief des peuples nomades et semi-sédentaires: les Maures et les Kountas très attachés à leur identité arabe ainsi que les Touaregs Tamasheks qui sont de grands éleveurs de bétail mais également connu pour être un peuple guerrier.

Sur les bords du Niger, entre les régions de Ségou et de Niono, on retrouve des Bambaras au dialecte Mandingue qui fait figure de langue véhiculaire autochtone et qui est l’ethnie majoritaire. Les Malinkés, dont la langue est le dioula sont établis au sud-ouest du pays, dans la vallée supérieure du Niger. L’oralité est très développée dans cette ethnie à travers des contes et des mythes transmis par des griots. Le plus connu est l’épopée de Soundjata Keita, le fondateur de l’empire du Mali.

Les Songhaïs sont un peuple issu de plusieurs métissages qui se sont effectués au fil des siècles (Soninkés, Malinkés, Touaregs, Peulh). Ils sont très proches culturellement des Mandingues et des Touaregs mais surtout des Zarmas et des Dendis avec lesquels ils partagent la même langue. Ils occupent une zone précisément localisée dans la boucle du Niger, du lac Débo à la frontière de la république du Niger et sont de grands agriculteurs. Les Dogons, traditionnellement cultivateurs ou forgerons sont un peuple animiste avec une forte originalité culturelle. Ils sont concentrés dans la région au sud-est de Mopti, correspondant aux célèbres falaises de Bandiagara si prisées par les touristes.

Les Bobos quant à eux, ethnie peu répandue occupent un territoire partagé entre le Burkina Faso et Mali, Ils sont très réputés pour leurs masques.
Cela dit, s’il est une chose qui est reconnue unanimement, c’est bien la légendaire hospitalité des Maliens ainsi que leur authenticité. Très attachés à leur culture ainsi qu’à leurs traditions quelle que soit leur ethnie, les merveilles maliennes sont présentées avec emphase et fierté.
Côté nature, le parc national de la boucle de Baoulé est une zone protégée de près de 800 000ha tout comme la réserve de Bafing qui elle accueille une importante population de lions, de buffles et d’antilopes. Pour les éléphants, direction la réserve de Gourma.

Le dépaysement est total avec une diversité hors du commun, désert de sable ou de pierre du nord, plaines fertiles du delta du Niger, savanes sahéliennes, falaises de Bandiagara mais aussi le fameux fleuve Niger, deuxième plus grand fleuve d’Afrique. Le Mali possède différents paysages très pittoresques.

Autant dire que le Mali regorge de potentiel touristique pour les adeptes des voyages alliant modernité et tradition et qu’il reste, malgré la situation dramatique qui se joue dans le nord du pays, une destination touristique attrayante.