
Deux heures durant, avant la cérémonie, un orchestre a joué devant les centaines d’invités qui se pressaient sur les gradins érigés pour l’occasion face au bâtiment flambant neuf. Puis un groupe de danseurs est arrivé, précédant le cortège du chef de l’État burkinabè. Roch Marc Christian Kaboré venait-il inaugurer à Ouaga 2000 le siège d’une organisation internationale ? Ou bien un monument à la gloire de la révolution qui a permis l’installation du nouveau régime ? Pas du tout : il s’agissait, en cette fin février 2017, de fêter la mise en service de CanalOlympia Yennenga, une nouvelle salle de cinéma.
Le lieu se veut ultramoderne, grâce à son écran panoramique et à son indéniable confort, mais aussi en raison de son mode de fonctionnement. L’électricité y est en effet fournie par 425 panneaux solaires installés sur un ancien terrain vague. Il s’agit d’une réalisation du groupe Vivendi contrôlé par Bolloré, propriétaire de Canal+ et investisseur de poids.
Ouverture de salles
Il est surprenant qu’un tel bâtiment, somme toute de dimensions modestes puisqu’il ne pourra abriter que 300 spectateurs, attire pour son lancement un chef d’État accompagné de ministres et de personnalités. Mais, au Burkina, un événement qui concerne le cinéma, choyé depuis la fin des années 1960, n’est jamais banal. Surtout à la veille de l’ouverture du prestigieux Fespaco, « le Cannes africain ». Et plus encore quand cet événement marque un retournement de situation attendu depuis longtemps. Même si le phénomène était moins marqué qu’ailleurs, on enregistrait jusqu’à présent plus de fermetures – celle de l’Oubri, par exemple – que d’ouvertures de salles au Burkina.
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