La Libye pays peuplé dès l’antiquité par de nombreuses nations a, au fil des siècles vécu de nombreuses migrations avant qu’enfin, des peuples s’installent définitivement, constituant la population du pays. Aujourd’hui, les tribus qui sont installées sur le territoire sont disséminées dans toute l’étendue du territoire.

Le paysage désertique libyen n’offre pas beaucoup de possibilités et les tribus qu’y s’y sont installées ont dû s’adapter aux rigoureuses conditions de vie qu’engendrent le désert et son milieu aride. On distingue les peuples suivants.

 

Les Berbères se définissent par le terme générique d’Amazigh plutôt que celui de Berbères. Ils sont toujours minoritaires mais détenteurs de traditions millénaires, celles des peuples vivant en Afrique du Nord avant les invasions arabes et encore réticents à toute idée d’arabisation imposée. Ces minorités vivent dans des régions formant des petits groupes oasiens bien distincts les uns des autres mais liés sur les plans linguistique, matrimonial et commercial. Le plus important de ces groupes est celui des Nefusi, Berbères qui vivent dans l’ouest du pays, en Tripolitaine, autour de Zouara notamment, ou dans son arrière-pays montagneux, le djebel Nefousa, autour des villes de Nalout et de Yefren. Viennent ensuite des groupes plus modestes dans les oasis d’Awjilah, entre la Cyrénaïque et Koufra ; Ghadamès et Sukhna, au sud du golfe de Syrte.

Les descendants d’esclaves sont à inclure dans la population libyenne. Ils furent vendus durant des siècles dans les oasis et les ports méditerranéens d’où ils étaient ensuite acheminés dans tout le bassin et notamment à Constantinople. La dernière cargaison d’esclaves a atteint Mourzouk, dans le Fezzan, en 1929 ! Très récemment donc. Ces descendants d’esclaves (abid) se sont aujourd’hui intégrés au sein de la population libyenne, métissés selon les lieux avec des Berbères ou des Arabes.

Un groupe proche mais distinct des descendants d’esclaves est celui des Haratin, que l’on trouve aussi dans l’ensemble du Sahara depuis des siècles. Il s’agit d’un groupe longtemps servile, dépendant de propriétaires fonciers arabes ou de nobles touaregs.

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Femme Touarègue © https://www.flickr.com

Les Touaregs symbolisent l’exotisme et le pittoresque du désert et des peuples nomades qui l’habitent. Ils sont présents dans toute l’Afrique du Nord, de l’Algérie au Burkina Faso, en passant par la Libye, le Niger et le Mali. Les Touaregs de Libye vivent dans une vaste région frontalière de l’Algérie, bornée par Ghadamès au nord, Oubari à l’est et Ghat au sud. Ils sont pour partie rattachés à la confédération des Ajjer, qui s’étend jusqu’au Hoggar et à la ville de Tamanrasset en Algérie et au Niger, et à un groupe à cheval sur la région de Djanet et celle de Ghat. La société touareg diffère profondément des sociétés arabes ; par la force de leur communautarisme d’abord, qui constitue un puissant ciment social mais aussi par la langue, puisque les Touaregs parlent le tamashek, un dialecte berbère. De plus, s’ils sont musulmans sunnites ; des rites magiques et des pratiques pré-islamiques subsistent encore dans cet islam. La place accordée aux femmes dans la société touareg constitue un autre élément de différenciation dans la mesure où la polygamie est proscrite et que l’organisation sociale repose sur la famille maternelle.

Les Toubous sont des voisins des Touaregs, ceux du sud de la Libye sont nettement moins connus, car appartenant à une communauté plus modeste, essentiellement basée au Tchad. On distingue deux branches principales : les Daza, qui vivent pour l’essentiel dans les oasis de Koufra dont ils furent les premiers habitants, avant l’arrivée des Arabes des oasis de Jalou et d’Ajdabiya. Leur présence est aussi notable dans les oasis de Qatroun et dans la dépression de Mourzouk, sur la route du Fezzan au Tibesti (Tchad) et au Kawar (Niger) et à Sebha. Les Toubous sont décrits comme des  » gens de la montagne et du désert « , considérés comme étant solitaires et belliqueux, ils sont musulmans et leur langue d’origine nilo-saharienne.