
Produire 46 mégawatts d’électricité à partir de déchets agricoles. C’est le défi que veut relever le gouvernement ivoirien en annonçant le démarrage prochain des travaux de construction d’une centrale biomasse à Aboisso, une localité située à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan.
Biomasse, Biokala, Biovea. Tous ces noms avec préfixe «bio» se rapportent à l’ambition de la Côte d’Ivoire de promouvoir son secteur énergétique. Annoncé en 2014, le projet de construction et d’exploitation d’une centrale biomasse verra bientôt le jour pour satisfaire le besoin de développement «vert» du pays.
D’un coût global estimé à 105 milliards de francs CFA, ce projet, dénommé «Biovea», est porté par Biokala, une filiale du groupe agro-industriel ivoirien SIFCA. Il doit être exécuté en deux phases, dont la première serait opérationnelle dans le «dernier trimestre 2020». La centrale fournira une puissance finale de 46 mégawatts à partir de 400 000 tonnes de biomasses par an.
Avec des résidus de feuilles et de troncs de plants, la centrale s’alimentera exclusivement avec des déchets agricoles. Cet approvisionnement proviendra de 39 000 hectares de plantations de palmiers à huile de la région, gérées par PALMCI, une autre filiale du groupe SIFCA. EDF et Bouygues constituent les partenaires techniques du projet.

Pour le gouvernement ivoirien, le jeu en vaut la chandelle. Conscient de l’apport de cette énergie pour diversifier son offre, basé essentiellement sur 60 centrales thermiques.
«L’intégration plus accrue des énergies renouvelables pour assurer l’équilibre du mix énergétique est nécessaire.» – Adama TOUNGARA, ministre IVOIRIEN de l’Énergie
En dehors de l’aspect énergétique, l’implantation de la centrale biomasse veut également dynamiser les zones rurales en augmentant les revenus des planteurs et en améliorant les conditions de vie des populations rurales concernées.
Elle créera 1000 emplois directs et indirects afin de limiter l’exode. Ensuite, il est prévu de mettre en œuvre des programmes de développement de l’agriculture pour l’amélioration des rendements des plantations villageoises.
Après le Kenya, la Côte d’Ivoire devient ainsi le deuxième pays africain en voie de posséder une centrale électrique alimentée en biomasse. Pour atteindre son émergence, la Côte d’Ivoire compte doubler, d’ici 2020, sa production énergétique qui est actuellement de 2000 mégawatts.