Mickaël Rajaonarivony

Durant trois mois, Mickaël a fait un tour du monde, grâce à la Jeune Chambre économique de Touraine. Il créera une pépinière d’entreprises en Afrique.

 

 

Qui est Mickaël Rajaonarivony? (NDLR)
  • Mickaël Rajaonarivony est né à Beauvais en 1992. Son père est Malagache, sa mère Franco-Italienne.
  • Il grandit à Beauvais et passe sa terminale à Madagascar, en internat.
  • Études supérieures à Paris : prépa maths, puis École des sciences actuarielles (gestion des risques en assurance).
  • Suit une année sabbatique, dont deux mois au Bénin, comme professeur dans une classe de CE2.
  • Arrivée à Tours en 2014. Année de bachelor marketing en événementiel à l’École Tunon, puis travaille deux ans dans l’immobilier. Obtient, en parallèle, un MBA marketing digital à Paris.
  • Début 2017, il gagne le concours World Active Citizen, organisé par la Jeune Chambre économique de Touraine. Ce voyage est financé (26.000 €) par les collectivités locales et des sponsors privés.
Votre tour du monde ne vous a coûté que 20 € ?

« Oui, les frais d’inscription au concours lancé par la Jeune Chambre économique de Tours (JCET). Je viens de rentrer de ce périple à travers onze pays. Dans chaque ville, je suis resté quatre à sept jours, le plus souvent logé chez de jeunes actifs. A Prague, Constanta, ou au Canada, j’ai été accompagné tout au long du séjour, ce qui m’a permis de m’imprégner des cultures. Ailleurs, je me suis débrouillé la journée, car mes hôtes travaillaient. »

Ces jeunes entrepreneurs sont-ils optimistes ?

« Globalement oui. Tous faisaient partis de jeunes chambres économiques. Ils étaient très engagés associativement. Agés de 18 à 40 ans, ils sont, comme moi, une génération en quête de sens. Ils ne veulent pas entrer dans une entreprise et toute leur vie faire le même job. Ils veulent avoir un rôle, même à moindre échelle, pour faire bouger les choses… Pour cela, l’engagement associatif est indispensable. »

Quel regard portent-ils sur la France ?

« Ils la voient toujours comme une grande puissance, mais en déclin. Même en Afrique, elle n’est plus leur choix premier pour s’installer à l’étranger. La France est perçue comme un pays de cooptation, qui a du mal à reconnaître les diplômes étrangers. »

Une de vos missions était de promouvoir la Touraine…

« Mes hôtes connaissent très peu notre région. Ils ont trouvé les brochures et les vidéos très jolies. Certains viendront peut-être en vacances. Mais au Moyen-Orient ou en Afrique, la difficulté première reste d’obtenir un visa. »

Vous deviez également glaner des idées d’actions engagées, que les JCE pourraient mettre en œuvre…

« Le soutien apporté aux enfants malades revient souvent. En Roumanie également, j’ai trouvé très intéressant le safari en 4×4 qui permet aux actifs de se rencontrer, en faisant du sport. J’apprécie encore le projet international des jeunes chambres concernant l’environnement. Le concept est simple mais incroyablement efficace. Il a déjà été testé. Retenez bien la date du 15 septembre 2018. Ce jour-là, 5 % de la population mondiale, soit plus de 350 millions de personnes dans 150 pays, se donneront rendez-vous pour nettoyer des décharges sauvages. »

Ce voyage va faire gagner 5.000 € à l’association Junior pour Madagascar que vous soutenez…

« Elle accompagne de jeunes diasporiques – comme moi – qui souhaitent rentrer à Madagascar pour y monter des projets. Car ce qu’on apprend ici dans les écoles de commerce n’est pas forcément utile là-bas. »

Vous suivrez ce chemin ?

« Dans une dizaine d’années, pour faire de la politique. C’est un pays qui se dégrade à une vitesse incroyable. Il n’y a pas, par exemple, d’écoles supérieures de qualité. Nous, qui avons la chance d’avoir une vision différente du monde, avons un rôle à jouer dans le développement de ce pays. »

Et en attendant ?

« Je vais repartir en Afrique. De Dakar à Nairobi pour trouver des partenaires et des locaux. Mon idée est de créer un accélérateur d’entreprises dans un bâtiment industriel désaffecté, dans le modèle de Mame. En Afrique, le problème des jeunes entrepreneurs c’est le manque d’accompagnement. Ils ont des idées mais peinent à les mettre en place, pas seulement par manque d’argent. »

Villes parcourue (NDLR)

Londres, Liège, Francfort, Prague, Helsinki, Constanta, Beyrouth, Amman, Kelowna, Fort-de-France, Paris, Dakar, puis Marrakech.

Une expo, dimanche aux Prébendes

Durant le périple, Mickaël a travaillé avec une classe de 3e du collège Saint-Martin de Tours. Les élèves ont monté une exposition visible ce dimanche au jardin des Prébendes à Tours. L’exposition sera ensuite dressée au siège de la Métropole, aux Deux Lions à Tours, puis au conseil départemental. Le 1er juillet, elle sera présentée à Châteauroux lors du congrès régional de la Jeune Chambre économique.

Par la Nouvelle République

Source : « Notre génération est en quête de sens »