
L’Ethiopie est décidée à devenir l’économie du café la plus performante au monde. Les autorités du pays ont entamé depuis juillet dernier des réformes qui, selon elles, vont permettre au pays de devenir le deuxième fournisseur de café de qualité d’ici sept ans. Avec 866 millions de dollars de recettes depuis le début de l’exercice en cours, le décollage est très bien entamé !
Le café éthiopien a bonne presse, le pays est reconnu pour son savoir-faire dans ce domaine. Une tradition qui propulse l’Ethiopie au premier plan des exportateurs de café au monde.
Le café, un savoir-faire éthiopien
L’ancienne Nubie est le principal producteur de café d’Afrique subsaharienne et le cinquième plus grand producteur au monde selon les statistiques de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation (FAO). Elle représente entre 7% et 10% de la production mondiale. Le secteur du café joue un rôle clé dans l’économie éthiopienne. En effet, il représente 30% des exportations du pays et fournit des emplois directs et indirect à environ 15 millions de personnes.
Le café est la première denrée agricole échangée au monde et la concurrence sur le marché mondiale est féroce. L’Ethiopie travaille donc à conforter sa position pour mieux s’implanter dans les marchés européens où la demande y est très forte. A titre d’exemple, l’Allemagne importe à elle seule 18 % de la production mondiale de café.
Redynamiser le secteur et prévenir contre les dangers qui pèsent sur la production du café
L’idée du gouvernement éthiopien est de permettre au pays de bénéficier davantage de sa production de café en modernisant ce secteur d’activité. Ainsi, Addis Abeba veut doter ses producteurs de plus de moyens pour faire face à la concurrence internationale avec notamment, la subvention d’engrais au profit des petits agriculteurs. Par la suite, le gouvernement entend réaliser plus d’activités promotionnelles pour valoriser davantage le café éthiopien sur le marché mondial.
De plus, le gouvernement Ethiopien a compris l’importance d’agir pour contrer les effets du réchauffement climatique qui pourraient avoir des conséquences néfastes sur la culture du café. Une mesure qui doit, entre autre, être mise en place est celle de l’augmentation de la superficie des zones de culture. L’Etat prévoit donc revoir les périmètres d’exploitation. Cette mesure est expliquée suite aux recherches du scientifique, Dr Davis, qui a participé à une expertise sur les menaces qui pèsent sur la culture du café :
« Il existe un potentiel pour atténuer certains des efforts négatifs et multiplier par quatre fois et demi la surface de culture du café au lieu de maintenir le statuquo ».
La Bourse d’Ethiopie accompagne les mesures de l’Etat
Le président de la Direction Ethiopienne du Développement et de la Commercialisation du Café et du Thé, Mr Dassa Daniso, a confié au journal Ethiopian Herald que le pays exporte désormais son café dans 60 pays du monde ce qui représente une exportation de 221.000 tonnes par année.
Le gouvernement éthiopien ne sera pas seul dans cette mission de modernisation du secteur du café. La bourse éthiopienne des marchandises a récemment annoncé une mesure qui consistera à modifier son système d’échange de titres boursiers du café. Ce changement devrait permettre globalement de dynamiser la chaîne de commercialisation de la fève tout en réduisant les coûts de transaction.
La Bourse d’Ethiopie est donc déterminée à relever ce défi et à mettre en place un environnement plus propice à des échanges qui se doivent être également plus équitables. Cette réforme va amorcer une nouvelle dynamique dans l’économie du café selon Ermias Eshetu, directeur exécutif de la Bourse d’Ethiopie:
« La réforme permettra de limiter le rôle des courtiers et de réduire les coûts supplémentaires liés au processus de transaction de 40%.»
En plus de la reconnaissance légendaire dont bénéficie son café, l’Ethiopie est sur la bonne voix pour se tailler une place de choix en tant que producteur mondial.