
L’Afrique a intérêt à prioriser le commerce interafricain. Cette recommandation est bien suivie par l’Afrique du Sud et le Bénin. Des hommes d’affaires sud-africains ont récemment séjourné à Cotonou, capitale du Bénin, pour identifier des opportunités d’investissement. Les deux pays entendent augmenter leurs échanges commerciaux.
Selon l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), la part des exportations de l’Afrique destinée à ses propres marchés ne représentait que 17,7% en 2014, contre 36% vers l’Europe et 23% vers l’Asie. Cette part n’était que de 10 % entre 1995 et 2000.
Selon l’agence chinoise d’information Xinhua qui rapporte les propos de l’ambassadrice de l’Afrique du Sud au Bénin Noluthando Mayende Sibiya, les deux pays sont dans un élan de renforcement de leurs échanges commerciaux :
Nous sommes venus à Cotonou, avec une forte délégation d’hommes d’affaires et des patrons des grandes industries de l’Afrique du Sud pour identifier les opportunités d’investissement au Bénin.
Noluthando Mayende Sibiya nous apprend par la suite que les investisseurs ont pour cible cinq secteurs clés au Bénin : le port de Cotonou, les infrastructures routières, le projet ferroviaire entre le Bénin et le Niger, le tourisme et l’agro-alimentaire. Pour la diplomate, le Bénin est une terre d’opportunités pour les hommes d’affaires sud-africains qui misent sur le commerce et l’investissement afin de donner un nouveau visage à la coopération bilatérale entre les deux pays.
En effet, le Bénin est un pays d’opportunités avec ses 8,3 millions d’hectares de terres arables pour l’agriculture dont seulement 23% sont actuellement exploitées. L’agriculture béninoise est assez diversifiée avec comme principales cultures d’exportation; le coton et l’ananas et comme culture vivrières; le maïs, le manioc, l’igname, les légumes et les agrumes. L’intervention et l’expertise sud-africaine pourrait renforcer ce secteur avec des investissements soutenus.
Cette initiative de l’Afrique du Sud anticipe déjà le projet de l’Union Africaine qui envisage de doter le continent d’un marché de libre-échange où les frontières vont tout simplement disparaître. Cette ambition appelée ZLEC (Zone de Libre-Echange Continentale) fera de l’Afrique le plus grand marché au monde.
En attendant cette mesure, l’Afrique du Sud et le Bénin donnent déjà l’exemple en supprimant les visas et en mettant en place une liaison aérienne entre les deux pays.