
Au Sénégal, les coupures de courant diminuent petit à petit. « De 912 heures en 2011, le temps annuel de coupures est passé à 73 heures » affirmait Macky Sall lors de son allocution du 31 décembre dernier. Depuis le début de l’année 2013, le pays a commencé à renforcer ses capacités de production d’énergies. Désormais tourné vers l’énergie renouvelable, le Sénégal a vu l’inauguration des centrales solaires qui vont concourir à diminuer les charges en énergie et satisfaire une demande de plus en plus importante. Voici un tour d’horizon des réalisations dans l’énergie solaire au Sénégal.
La transition énergétique est en marche. La démarche est bien connue et elle est saluée par tous : le gouvernement sénégalais plaide en faveur d’une énergie renouvelable. Le 6 juillet dernier marquait l’inauguration de la centrale photovoltaïque de Sinthiou Mekhé. Elle est considérée comme la plus grande de l’Afrique de l’Ouest et son coût s’élève à 24 milliards de Francs CFA, soit 36 millions d’euros.
Pour mettre en place cet ouvrage, l’Etat du Sénégal s’est fait accompagner par des investisseurs privés et de l’Agence Française pour le Développement à travers la société de projet Senergy PVSA. Le chantier de construction a duré 12 mois et a permis la création de 150 emplois locaux. Selon le président Macky Sall, ce choix du Sénégal, va réduire les dépenses de l’Etat liées à la production d’énergie:
« Le Sénégal a choisi de développer le mix énergétique, avec l’option de faire de l’énergie propre pour réduire dans un futur proche le coût du kilowattheure (kWh) et de fournir aux Sénégalais de l’énergie électrique en qualité et en quantité ».
Aujourd’hui, cette centrale est fonctionnelle et son objectif vise à la fois l’électrification des villages alentour et la baisse du prix du courant. En mars dernier, le directeur général de la Société Nationale d’Electricité (SENELEC) déclarait que la baisse du prix dans la production est effective: «de 97 fcfa en le Kilowatt-heure en 2012, le coût de production de l’électricité est tombé à 44 francs Cfa», soit une baisse de 55%.
Une autre centrale a été inaugurée, soit celle de «Malicounda». Implantée sur 100 hectares, la centrale est dotée de 86 000 panneaux solaires. Grâce à la technologie adoptée par le groupe italien Solaria qui permet la conversion directe des rayons du soleil en électricité, la centrale fournira chaque année 22 MW au réseau national. Ce qui représente la consommation d’environ 9000 foyers.
La troisième centrale dont dispose le Sénégal est celle de Bokhol, localité située dans la région de Saint-Louis. D’une puissance de 20MW, elle a coûté 17 milliards de FCFA. Cette infrastructure offre au Sénégal une nouvelle dynamique dans sa politique énergétique. Elle constitue une source d’énergie très réconfortante pour le pays.
La puissance totale du parc d’électricité du pays qui n’était que de 573 MW s’agrandit considérablement avec cette centrale pour atteindre aujourd’hui 821 MW. Prêt de 250 MW additionnels. À ce rythme, le Sénégal n’est pas loin de son objectif de 1264 MW pour 2019.
Pour accélérer la cadence, le Sénégal a noué des partenariats avec Scaling Solar qui va livrer selon une source proche du dossier, 100 MW d’ici 2020. La même source, un spécialiste en énergies renouvelables, nous confie que le planning de cet ouvrage suivra trois phases:
- 30 MW en 2018
- 30 MW en 2019
- 40 MW en 2020
En cinq ans, les délestages sont passés de 900 heures (2011) à 66 heures (2016), soit une diminution significative de 92,7% d’après une étude provisoire de la Revue Annuelle Conjointe du Plan Sénégal Emergent (RAC), qui est une analyse sur l’état de mise en œuvre de la politique économique et sociale de 2016.
Cette dynamique amorcée par le gouvernement du Sénégal s’inscrit aussi dans le cadre du Projet Sénégal Émergent (PSE), qui prévoit l’électrification de l’ensemble des zones rurales d’ici 2023.