L’Éthiopie est considérée comme étant le berceau de l’humanité. En effet, les plus anciennes traces de vie humaine ont été découvertes à Hadar, sur les bords de la rivière Awash et datent de plus de 3 millions d’années. Issue du royaume D’mt, qui connu le déclin au Ve siècle av. J.-C. et sur les ruines duquel émergea le royaume d’Aksoum au 1er siècle av. J.-C., l’Éthiopie a connu une ascension fulgurante pendant des siècles jusqu’au point de devenir l’un des empires les plus importants de l’histoire de l’Antiquité.

La cité d’Aksoum est une ville où vivent plusieurs communautés, notamment des Juifs, des Grecs et des populations du sud de l’Arabie. Située au bord de la mer Rouge, la cité se développe grâce au commerce, avec la main mise sur les routes maritimes passant par la région. La cité est surtout connue pour la pratique de l’écriture et le développement de l’alphabet éthiopien, avant l’adoption du christianisme comme religion officielle. Au VIe siècle, des conflits sont intervenus avec les Arabes et les Perses. L’expansion de l’islam a précipité le Royaume vers le déclin, avec la destruction par les Arabes du port d’Adulis, principale source d’activités économiques et de revenus de la cité antique.

 

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Squelette de Lucy, datant de 3 millions d’années, découvert en Éthiopie © http://www.simienimage.com

De 990 à 1270, année à laquelle le dernier souverain zagwé est renversé par Yekouno Amlak, marquant ainsi l’arrivée au pouvoir de la dynastie salomonide, l’Éthiopie connaît de multiples troubles qui fragilisent fortement le pouvoir central. Les Zagwés du Lasta, dont le souverain le plus célèbre est Gebre Mesqel, ordonnent la construction d’un ensemble d’églises taillées dans le roc. Ces églises, qui pour la plupart existent encore, sont devenues des lieux de culte et de recueillement pour les milliers de chrétiens du pays. À cette époque, l’Éthiopie atteint l’âge d’or de sa civilisation avec un développement culturel, théologique, administratif et territorial important.

Au fil des siècles, les souverains salomonides se succèdent sur le trône, faisant face aux menaces extérieures, d’abord de l’Égypte, puis de l’Italie et enfin du Soudan. Mais le fait le plus important en ce début du 20e siècle est surtout l’arrivée au pouvoir de Tafari Mekonnen, qui régna sous le nom de Hailé Sélassié 1er, dernier empereur d’Éthiopie. Surnommé Roi des rois d’Éthiopie, Seigneur des Seigneurs, Lion conquérant de la Tribu de Judah, Lumière du Monde, Élu de Dieu… Hailé Sélassié se révèle un dirigeant très ouvert sur l’extérieur et poursuit les politiques de modernisation progressive lancées par Ménélik II.

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Hailé Sélassié © http://negronews.fr

L’Éthiopie est une terre de religions, où plusieurs confessions cohabitent. Des plus anciennes, datant de l’Antiquité, comme le christianisme orthodoxe au mouvement rastafari, considéré comme un culte à part entière, en passant par les religions africaines traditionnelles. L’Islam sunnite, considéré comme la deuxième religion du pays, a été introduit au contact des Arabes, au même titre que le judaïsme, le protestantisme et le catholicisme, chacun à une époque bien définie.

La particularité de l’Éthiopie réside cependant dans le fait qu’elle est le seul pays d’Afrique à ne pas avoir vu sa culture édulcorée au contact de la colonisation des Européens, dont elle a réussi à se prémunir. Cet exploit a réussi à faire du pays une référence pour les fils de l’Afrique, exilés vers les Amériques, qui vouent un véritable culte à l’empereur Sélassié 1er. Ainsi naîtra la religion rastafari, qui vient de «Ras Tafari», «Prince Tafari», nom de l’empereur avant son couronnement.