Créer plus d’emplois et favoriser l’insertion des jeunes, c’est le défi que se lance l’Africa Talk Jobs. Cette conférence, qui se tient jusqu’à demain à Addis-Abeba, en Éthiopie, réunit 400 représentants de la jeunesse en provenance de 44 pays. Elle offre un espace de plaidoyer pour améliorer les perspectives d’emploi des jeunes à travers l’éducation. Des jeunes du monde des affaires, des professionnels de l’éducation et des décideurs politiques ont formulé des recommandations qui seront présentées lors du 5e sommet de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UA-UE), qui se tiendra les 29 et 30 novembre à Abidjan, en Côte d’Ivoire.

Cette rencontre de la jeunesse Afrique-Europe constitue un réseau de 115 jeunes leaders des deux continents, sans oublier la présence de jeunes issus de la diaspora. Pendant deux jours, ils ont réfléchi pour proposer des recommandations autour de six grands thèmes. Les recommandations réclament au monde des affaires africain de veiller à ce que ses membres s’engagent davantage à offrir des possibilités de développement des compétences, ainsi que des offres conjointes avec les institutions d’enseignement supérieur.

 

Parallèlement, l’éducation à tous les niveaux et les activités destinées à la jeunesse doivent mieux répondre aux demandes du marché et doter les jeunes des compétences leur permettant de démarrer leurs propres entreprises. Ces recommandations ont été remises à la commissaire de l’UA responsable des ressources humaines, des sciences et des technologies.

Parmi les 40 pays comptant le plus de jeunes dans le monde, 36 sont en Afrique. Chaque année, 12 millions de jeunes Africains cognent à la porte du marché du travail, mais seulement 3 millions trouvent un travail formel, selon la Banque africaine de Développement. En Europe, le taux de chômage des moins de 25 ans demeure très élevé, soit de 17,2%. Selon la Commission européenne, ce taux représente 3,8 millions de jeunes Européens sans emploi.

Les auteurs de ces recommandations se sont frottés à des questions qui les interpellent directement. Ainsi, ils ont partagé leur savoir-faire et leurs idées sur l’éducation, la paix, la sécurité, l’environnement, le climat, la création d’emploi, l’entrepreneuriat, l’inclusion politique et la culture. La commissaire de la Commission de l’Union africaine (CUA), Sarah Agbor, a prôné l’engagement du monde des affaires auprès des jeunes et a exigé que davantage d’entreprises suivent l’exemple, afin qu’Africa Talks Jobs (l’Afrique parle d’emplois) devienne «Africa Makes Jobs» (l’Afrique crée de l’emploi).

Deux groupes de 18 eurafricains (trois par thème) seront intégrés dans l’UA et l’UE à Addis-Abeba et à Bruxelles, afin de développer davantage d’idées et de propositions relatives aux six grands thèmes.