
Le pluralisme ethnique est une réalité au Ghana comme dans la plupart des pays africains. Englobant plus de 75 tribus sur son territoire, le pays se révèle être un véritable casse-tête linguistique, ethnique et culturel. Dans le même temps, le Ghana est surtout connu pour être le pays d’origine des Ashantis, une ethnie aux coutumes exotiques qui ont conquis bien au-delà des frontières du pays.
L’ethnie majoritaire du pays est constituée par les Akans, dont sont issus les Ashantis, et qui sont installés à l’ouest de la Volta. Célèbre aujourd’hui pour ses poupées de fertilité aux pouvoirs mystiques, cette ethnie, qui a migré vers l’actuel Ghana au XIIIe siècle, était plutôt versée dans l’exploitation minière et le commerce des esclaves. Installée dans la région de la forêt centrale, leur brillante civilisation, évoluée pour l’époque, a fait l’objet de nombreux témoignages qui ont contrecarré les préjugés des occidentaux de l’époque. En effet, lors de leur arrivée sur le territoire, ils furent subjugués par la richesse des Ashantis, dont toutes les œuvres artisanales étaient un hymne à la splendeur et au luxe. Du trône du roi à ses bijoux, en passant par ses vêtements d’apparat ou ses sandales, tout était insolemment recouvert d’or.

La société akan comprend sept clans, nommés abusua, de tradition matrilinéaire et sept autres, du nom de ntoro ou kra, de tradition patrilinéaire. À leur naissance, tous les Akan appartiennent à l’abusua de leur mère, mais héritent de l’esprit agissant ntoro de leur père. Ainsi, dans tout ce qui a trait aux activités viriles, comme l’organisation militaire traditionnelle, l’Akan appartient au groupe du père. En revanche, s’il voyage, il sera reçu comme un membre de l’abusua local, dans le cadre de la famille élargie.
Les Ga-Adangbe et les Ewé viennent manifestement du pays Yoruba au Nigeria et vivent principalement dans le Sud et l’Est du pays, de la côte d’Accra aux lagunes de Kéta et d’Aflao, à la limite du Togo.
Les groupes Mole Dagbani ont un ancêtre commun. Vers le XIIe siècle, un groupe de cavaliers venant de l’est, du pays Haoussa et du Tchad, prit d’assaut l’actuel nord du Ghana. Possédant une science plus évoluée ainsi que des stratégies militaires plus efficaces, ils n’eurent aucun mal à imposer leur autorité aux autochtones.

Les Gonja font partie des Mole Dagbani. La légende veut que lorsque les conquérants Mandé, emmenés par Ndewura Jakpa, arrivèrent dans la région du nord, ils se mêlèrent aux habitants ashantis. La ville de Salaga est devenue la capitale de l’État gonja.
Les Ewé sont implantés à l’extrémité orientale du littoral de l’actuel Ghana et dans la région Volta. Ils étaient répartis dans plusieurs petits royaumes à l’époque précoloniale. Nombre d’entre eux vivent aujourd’hui au Togo et au Bénin. Selon la tradition orale, ils seraient originaires de l’est du fleuve Niger et auraient émigré vers l’ouest pour des raisons inconnues.
[…] Article tiré de Ghana : territoires et ethnies | Happy in Africa […]