
Le 25 novembre prochain, le groupe Jeune Afrique réunira, à Dakar, 300 à 400 femmes entrepreneurs âgées de 25 à 35 ans qui seront choisies à l’issue d’une rigoureuse sélection. Yves Biyah, Directeur des opérations à Jeune Afrique revient, dans cet entretien, sur le concept et sa philosophie. Il est convaincu que pour développer le continent, il est indispensable de faire la promotion des femmes.
C’est quoi le concept d’héroïne?
Avant de vous présenter « LES HEROINES », j’aimerais vous expliquer d’où nous est venue l’idée de ce forum. En effet, Le groupe Jeune Afrique pense que pour développer le continent, il est indispensable de faire la promotion des femmes à des postes de responsabilité. Il y a plusieurs études –la dernière en date celle du cabinet Mac Kinsey- qui démontrent que les entreprises qui ont dans le top management une part importante de femmes sont plus performantes que les autres entreprises du même secteur. C’est donc une bonne décision managériale pour une entreprise de promouvoir les femmes. Sur cette base, lors du dernier Africa CEO forum, nous avons lancé «l’African women in Business Initiative ». Il s’agissait avant tout de sensibiliser les Ceo africains notamment masculins sur l’importance de promouvoir les femmes à des postes de dirigeants. LES HEROINES sont le prolongement naturel de cette initiative, nous continuons, notre ambition avec ce forum c’est de former la future génération de leaders féminins. On cible les femmes, entrepreneures, cadres middle managers entre 25 et 35 ans, ambitieuses, qui aspirent à des carrières de haut niveau.
Dans quelles entreprises évoluent ces femmes ?
Ce sont des femmes qui évoluent aussi bien dans les entreprises publiques que privées.
Quand est-ce le processus de sélection sera lancé au Sénégal ?
Dès la semaine prochaine, nous allons commercer à contacter les ,entreprises pour leur expliquer le concept. Nous allons leur demander de nous communiquer une liste de leurs jeunes cadres les plus méritantes.
Quelles sont les opportunités auxquelles peuvent s’attendre les femmes qui seront sélectionnées ?
Elles pourront rencontrer les plus importantes dirigeantes sénégalaises mais aussi internationales qui occupent, aujourd’hui, le type de postes auxquels elles aspirent, pour échanger avec elles et bénéficier de leurs conseils.
Les femmes sélectionnées seront également formées en développement personnel, au leadership, à la gestion financière, à la communication, etc., par des experts dans ces domaines. Au cours d’ateliers thématiques, elles pourront interagir, échanger avec des experts qui leur donneront des conseils utiles et concrets et qu’elles pourront appliquer dans leurs entreprises.
En fixant la limite d’âge entre 25 et 35, ne restreignez-vous les femmes susceptibles d’être sélectionnées ?
Nous voulons toucher des femmes qui, dans cinq ou dix ans, sont susceptibles d’être des dirigeantes. Si on prend des femmes trop jeunes, on risque de se retrouver avec des personnes qui ne sont pas prêtes. Si elles sont plus âgées, elles n’ont peut-être plus besoin de notre accompagnement pour occuper des postes à responsabilité. Nous avons opté pour le juste milieu.
Le Sénégal est-il le premier pays où Jeune Afrique lance ce concept ?
Nous allons lancer le concept en Côte-d’Ivoire au mois d’octobre. Le Sénégal sera le deuxième pays puisque le concept y sera lancé le 25 novembre prochain. Il y aura 300 à 400 personnes. Ce sera un évènement national. Nous voulons en faire un rendez-vous annuel qui portera exclusivement sur le leadership féminin au Sénégal et dans chaque pays africain.
Y-a-t-il de l’argent pour les sélectionnées ?
Non il n’y aura pas d’argent. On considère que les 300 à 400 femmes qui participeront sont toutes des héroïnes en puissance qui aspirent à être accompagnées dans leurs ambitions.
Avez-vous pensé aux femmes entrepreneures qui n’ont pas fait l’école publique ?
Nous ne visons pas que des femmes cadres d’entreprises. Il y a également les femmes entrepreneures qui peuvent être autodidactes, mais doivent avoir fait la preuve de leur potentiel de futures dirigeantes. Il y a aura des appels à candidatures pour les femmes qui ont créé leur entreprise. Nous visons surtout des entreprises à taille humaine, c’est-à-dire des entreprises débutantes qui ont deux à trois ans d’existence.
Quel rôle pour les entreprises Sénégalaises dans cet événement ?
Nous pensons que pour faire bouger les lignes sur le sujet de l’empowerment économique des femmes, il est indispensable d’associer les entreprises sénégalaises à la discussion. Le forum « LES HEROINES » sera ainsi l’occasion pour les plus engagées d’entre elles de partager avec les autres leurs réussites en la matière, mais aussi de se positionner comme un employeur attractif pour les femmes de talent Sénégalaises.
Qui présidera le forum « Les Heroïnes » ?
Pour présider l’édition 2017 du Forum « LES HEROINES » au Sénégal, nous avons choisi une dirigeante emblématique du secteur privé, Madame Anta Ngom Bathily, qui a tout de suite accepté de nous accompagner dans ce beau projet et nous l’en remercions.
ANTA BABACAR NGOM BATHILY, présidente du comité de sélection : « C’est une satisfaction personnelle de partager ma modeste expérience »
La directrice du groupe Sedima estime que l’initiative du groupe Jeune Afrique permettra de révéler des femmes leaders qui pourront être offertes en exemple surtout aux jeunes filles.
Comment appréciez-vous l’initiative du groupe Jeune Afrique ?
Je suis ravie de cette initiative qui arrive à point nommé. Elle coïncide avec des initiatives personnelles. Au Sénégal, j’ai toujours trouvé qu’on manquait de leaders féminins. Je n’ai pas trouvé assez de femmes dans le milieu professionnel vers qui me tourner comme modèles. J’ai ce privilège d’occuper des postes de responsabilité. Si, aujourd’hui, on peut influencer, aider, accompagner, coacher ou encadrer d’autres jeunes femmes qui cherchent leur voie, pourquoi pas ? C’est réellement un grand plaisir, une satisfaction personnelle de partager ma modeste expérience.
Cette initiative sera-t-elle d’un grand apport pour ces femmes ?
J’en suis certaine. En créant un réseau de 300 à 400 femmes qui partageront leurs expériences, leurs visions et objectifs lors des séances de coaching, cela ne peut qu’être bénéfique pour ces femmes qui seront constituées en réseau. Après la journée, elles feront de nouvelles connaissances. Personnellement, ce sera une occasion de partager mon expérience en tant que chef d’entreprises employant beaucoup de femmes. Nous sommes dans des métiers totalement masculins avec des responsabilités très techniques. Ce sera important de partager avec d’autres chefs entreprises cette expérience. J’ai une jeune chef de production de 27 ans qui dirige un moulin et elle me donne entièrement satisfaction. La stratégie de notre groupe est de faire la promotion des femmes et la promotion des jeunes.
Source : Yves Biyah, directeur des opérations du magazine panafricain : « Le …