Parce que l’Afrique, pionnière des « staycations », adoube les tendances qui ailleurs dans le monde transforment l’industrie du tourisme, My Chic Africa a voulu comprendre le séjour à la carte et sur-mesure. Entretien avec Sean Kritzinger, président exécutif de Giltedge.

Le marketing ne peut plus vivre sans elle, les algorithmes de Facebook ne jurent que par elle, l’e-commerce en fait sa raison de vendre et le tourisme premium mise sur elle pour séduire les curieux voyageurs. Elle, c’est la customisation. Ou personnalisation dans la langue de Molière, si vous préférez. Cet art de répondre au mieux aux demandes et envies très personnelles de chaque client, c’est le métier de Giltedge.

Leader continental des vacances et safaris en Afrique de l’Est et australe, l’opérateur co-fondé par Murray Gardiner, fils d’Adrian, pionnier africain de l’éco-tourisme que My Chic Africa a rencontré en Afrique du Sud, fait du sur-mesure sa spécialité. Avec une centaine d’employés, deux sièges au Cap et à Austin, et une clientèle occidentale (Europe, US, Australie) ultra fidèle, Giltedge permet une expérience customisée d’une Afrique dont elle incarne forcément une certaine idée. C’est ce qui nous a donné envie de discuter de tourisme à la carte et d’Afrique avec Sean Kritzinger, co-fondateur et président exécutif de Giltedge.

L’Afrique est un continent singulier. Son potentiel est vaste et parfois même insoupçonné. Est-ce ce qui rend cette expérience taillée sur mesure, non seulement incontournable, mais également unique ?

Tout repose sur notre connaissance et notre partage en tant que spécialiste du voyage en Afrique. Les lodges et les safaris sont le cœur de notre activité mais on propose aussi des expériences originales, comme des maisons dans les arbres et des bateaux-hôtels, et la découverte de la culture locale. Tout cela rend notre proposition adaptée vraiment unique. Il y a moins de touristes en Afrique, cela rend le continent plus sauvage, moins sentiers-battus et ajoute à son authenticité. Si vous y ajoutez les expériences personnalisées, la cuisine typique et délicieuse et la richesses de ses vins, à des prix qu’on ne trouve nulle part en Europe ou aux Etats-Unis, et vous avez en effet un terreau touristique unique au monde. Et qui appelle fortement à la personnalisation des séjours de découverte.

À quel point les gens méconnaissent les attractions touristiques encore aujourd’hui, même chez les africains ? Et est-ce que cela rend votre travail plus difficile ?

Oui et non. C’est notre travail de chercher l’original et la nouveauté. Nous sommes à l’épicentre de ces nouvelles expériences africaines et en raison de notre taille et notre réputation, on peut vraiment faire la différence. On connait absolument tout de nos offres et nos établissement. Il arrive souvent que des établissements nous demandent de leur rendre visite pour que nous puissions juger par nous-mêmes s’ils peuvent rejoindre notre catalogue.

De nos jours, comment adapter à chaque client la découverte d’une expérience tout en orientant cette proposition sur l’humain ?

Et, bien en intégrant le chef, le sommelier, le propriétaire et le personnel dans une expérience globale. On laisse les employés discuter et interagir avec les invités. On les laisse chanter et danser ensemble. Les retours chaleureux des clients du Zambezi Queen, qui reçoit nos meilleurs critiques pour la qualité de l’expérience, en est un bel exemple. Elles mettent essentiellement en valeur les interactions avec le personnel, que soit avec le barman, le maître d’hôtel ou bien le serveur.

À quel point est-il donc important de remettre l’humain au centre de l’expérience ?

C’est vital ! Et nous pouvons y arriver en prenant soin d’y incorporer un peu de la culture de chaque destination. On propose par exemple la possibilité de déjeuner avec un ancien gardien de prison de Nelson Mandela, pour écouter les histoires incroyables qu’il a à raconter. On essaie d’inclure aussi de la responsabilité sociale en permettant à nos clients de rencontrer l’habitant autochtone dans tout ce qu’il a de plus authentique, de visiter des écoles et de se familiariser avec un projet qu’on a pu mettre par exemple en place pour responsabiliser les jeunes.

Quelle est aujourd’hui la taille du marché de l’expérience touristique à la carte et est-il vraiment innovant ?

Le marché est assez important pour les établissements 3 étoiles et quelques 5 étoiles mais il croit encore plus rapidement sur le marché des voyageurs indépendants.

Pourquoi l’Afrique est-elle finalement la meilleure destination pour les vacances « à la carte » facçon Giltedge ?

Parce qu’elle offre des produits de grande qualité, des expériences hors du commun, des cultures fortes, des personnalités fascinantes, une cuisine, des vins, des investissements, de l’entrepreneuriat… en Afrique du Sud, l’innovation pour penser et mettre en place de nouvelles offres touristiques. Ce continent en pleine croissance a tellement à offrir. Cela ne s’arrête jamais et c’est ce qui rend l’Afrique si incroyable.

 
 
 

Source: « Remettre l’humain au centre de l’expérience touristique africaine » | My Chic Africa