La jeunesse euro-africaine propose des solutions aux dirigeants

La parole sera aux jeunes lors du prochain Sommet de la Jeunesse Europe-Afrique qui se tiendra du 9 au 11 octobre à Abidjan, en Côte d’Ivoire. L’Union Européenne (UE) et l’Union Africaine (UA) invitent donc les jeunes d’Afrique et d’Europe à prendre part à ce 4e sommet pour qu’ils partagent leurs idées via l’initiative «Youth Plug-In».

Les organisations continentales veulent impliquer les jeunes dans les instances de décisions pour apporter des solutions aux problèmes communs aux deux continents. En Afrique et en Europe, la jeunesse fait face à de nombreux challenges tels que l’accès limité aux ressources, l’éducation et l’emploi, mais aussi à la discrimination sociale, au manque de participation au processus décisionnel et à la résolution de conflits.

 

Parmi les 40 pays les plus jeunes au monde, 36 sont en Afrique. Chaque année, 12 millions de jeunes africains cognent à la porte du marché du travail mais seulement 3 millions trouvent un travail formel selon la Banque Africaine de Développement.

En Europe, le taux de chômage des moins de 25 ans demeure très élevé, soit de 17,2%. Selon la commission européenne, ce taux représente 3,8 millions de jeunes européens sans emploi.

Cette rencontre de la jeunesse Afrique-Europe constitue un réseau de 115 jeunes leaders des deux continents sans oublier la présence de jeunes issus de la diaspora. Pendant deux jours, ces jeunes leaders vont réfléchir pour proposer des recommandations autour de six grands thèmes.

Ces jeunes sont donc invités à se frotter à des questions qui les interpellent directement. Ainsi, ils vont partager leur savoir-faire et leurs idées autour des thèmes suivants: l’éducation, la paix, la sécurité, l’environnement, le climat, la création l’emploi, l’entrepreneuriat, l’inclusion politique et la culture.

Ce sont des thèmes variés, très importants et interreliés. En guise d’exemple, nous observons que ceux qui s’engagent dans les rangs des groupes djihadistes en Afrique et en Europe sont des jeunes qui se sont sentis délaissés par le pouvoir étatique comme l’explique dans son ouvrage le sociologue Farhad Khosrokhavar :

Ils avaient le sentiment que la société les méprisait. Ils étaient dans une situation d’impuissance totale, de sentiment d’abandon, et de désintégration de leur identité. Tout à coup, ils se considèrent comme des représentants de Dieu sur terre.

A ce niveau nous comprenons l’importance du rôle des autorités étatiques qui doivent redoubler d’efforts pour offrir à leur jeunesse, un avenir prometteur.

C’est pourquoi, cette initiative du «Youth Plug-In» semble pertinente dans la mesure où elle veut mettre les jeunes d’Afrique et d’Europe face à leur réalité et les initier à réfléchir pour apporter des solutions appropriées.

Un groupe de suivi de 36 jeunes sélectionnés pour le « Youth Plug-In » continuera le travail du Sommet de la Jeunesse jusqu’au Sommet des chefs d’Etat à la fin novembre. Deux groupes euro-africains (18 jeunes chacun, trois par thème) seront intégrés dans l’UA et l’UE à Addis-Abeba et à Bruxelles afin de développer davantage des idées et des propositions relatives aux six grands thèmes.