
Alors que l’Afrique cherche à diversifier ses sources d’énergie pour répondre à une demande croissante, les énergies marines en Afrique restent largement sous-exploitées. Pourtant, les courants et marées qui bordent les côtes du continent recèlent un potentiel énergétique considérable. Ils sont capables de transformer le paysage énergétique africain.
Un gisement naturel encore méconnu
Les océans couvrent plus de 70 % de la surface terrestre et génèrent une énergie cinétique constante grâce aux courants marins et aux marées. Selon une étude publiée en mai 2025 par Elsevier, les côtes Est et Sud-est de l’Afrique notamment au large de la Somalie, du Kenya, de la Tanzanie, de Madagascar et de l’Afrique du Sud présentent des densités de puissance allant de 500 à 2 500 watts par mètre carré, soit des niveaux supérieurs à ceux requis pour classer une ressource éolienne comme « excellente ».
Chaque mètre carré d’océan dans ces zones pourrait produire assez d’électricité pour alimenter un foyer moyen en Afrique du Sud, soit environ 17 kWh par jour. Ces chiffres illustrent l’ampleur du potentiel énergétique disponible. Notamment dans des zones proches des côtes et à faible profondeur, facilitant l’installation de turbines marines.
Des technologies en pleine évolution
Le principe de l’énergie marine repose sur l’installation de turbines sous-marines qui captent l’énergie des courants, à l’image des éoliennes offshore. Ces dispositifs peuvent être flottants ou ancrés à faible profondeur, ce qui réduit les coûts d’installation et d’entretien. Bien que ces technologies ne soient pas encore commercialement viables à grande échelle, des avancées notables ont été réalisées dans la conception des pales, des câbles sous-marins et des systèmes d’ancrage3.
Certaines zones, plus profondes (jusqu’à 1 000 mètres), posent encore des défis techniques, mais les innovations en cours pourraient bientôt rendre leur exploitation possible.
Une opportunité stratégique pour l’Afrique
Dans un contexte de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique, les énergies marines en Afrique offrent une alternative propre, prévisible et durable. Elles pourraient compléter le mix énergétique aux côtés du solaire et de l’éolien, tout en renforçant la sécurité énergétique du continent.
Pour concrétiser ce potentiel, il est essentiel d’investir dans la recherche, de renforcer les partenariats public-privé et de développer des politiques incitatives. L’Afrique dispose des ressources naturelles, des zones géographiques favorables et d’un besoin urgent d’électrification : les courants et marées pourraient bien devenir l’un des piliers de son avenir énergétique.