
Il est décrit comme l’un des rares architectes africains à avoir obtenu une renommée internationale, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Focus sur Diébédo Francis Kéré un homme qui a transformé le manque en source d’inspiration.
Le Burkina Faso au-delà de sa richesse culturelle est l’un des pays les plus pauvres du monde, au climat désertique et aux terres arides. Le pays des hommes intègres manque cruellement de moyens, et dans certaines zones rurales, difficile d’instruire ces générations futures qui devront rivaliser avec la concurrence venue d’ailleurs. C’est dans ce contexte qu’est né Diébédo Francis Kéré, architecte, qui à l’âge de 7ans a dû quitter Gando, son village natal afin de poursuivre sa scolarité à Ouagadougou la capitale, faute d’écoles dans son village. Quelques années plus tard, il devient charpentier, décroche une bourse d’études grâce à laquelle il s’envole pour l’Allemagne, puis intègre l’Université technique de Berlin d’où il sort diplômé en 2004.


En 1999, alors qu’il n’est encore qu’un étudiant, Francis Kéré créé l’association Schulbausteine für Gando (Des briques pour Gando) et lance son 1er projet d’école éthique. Le concept est pratique et s’inscrit dans une démarche de pérennisation des techniques de construction et d’entretien. Il s’agit de construire une école avec la contribution de la communauté locale, en utilisant des matériaux locaux, durables, moins coûteux, et ainsi générer de l’activité, donc une économie locale autonome. Le projet est achevé en 2001 et donne naissance à une école primaire, composée de trois salles, et d’espaces extérieurs, utiles pour l’enseignement et la récréation. La spécificité de l’architecture de Francis Kéré réside dans la conception de grands toits en tôles ondulées, surélevés par des poutres et une structure en acier, qui le maintiennent à distance du corps du bâtiment; permettant ainsi l’air de circuler et empêchant le rayonnement solaire direct sur la structure principale. L’idée séduit énormément et lui permet de remporter le prix Aga Khan en 2004.

Aujourd’hui domicilié à Berlin, Diébédo Francis Kéré a été mandaté par le directeur du Volksbünhne Theatre afin de réaliser un théâtre mobile d’une capacité d’accueil de 1000 personnes.