À des milliers de kilomètres de Bonn, où se tenait la Cop23 (du 6 au 17 novembre 2017), la lutte contre le réchauffement climatique se joue également dans l’espace verdoyant du Bassin du Congo. Des activistes environnementalistes ont initié une danse pour protéger cette région, considérée comme le poumon de l’Afrique.

C’est à travers des pas de danse que les amoureux de la nature ont exprimé leurs espoirs d’un avenir meilleur pour les forêts du Bassin du Congo. Avec un rythme mitigé, marqué par la joie de manifester et l’inquiétude de ne pas être entendu, ils sont des milliers à bouger le bassin de par le monde.

 

Avec le hashtag #DanceForTheCongo, des centaines de milliers d’internautes partagent des vidéos et des images sur les réseaux sociaux en soutien à la cause du Bassin du Congo. En français, ce mot-clé se traduit par dansepourlecongo.

En fait, c’est l’arrivée du navire ESPERANZA, de l’organisation Greenpeace, qui a sonné le réveil chez plusieurs militants écologistes. Les scientifiques de l’ONG qui luttent pour la protection de la forêt du Bassin du Congo ont touché une corde sensible.

Du Canada au Brésil en passant par la Hollande, #DanceForTheCongo a été chanté et dansé par une multitude de personnes. La préservation du Bassin du Congo suscite énormément de réactions.

 

Considéré comme le deuxième massif tropical du monde, après l’Amazonie, le Bassin du Congo abrite des millions d’animaux en voie de disparition et 93,2 millions d’habitants. En plus de protéger ces espèces contre les changements climatiques, elle est également une source efficace pour préserver le climat mondial. Des scientifiques y ont découvert, en octobre dernier, des gisements énormes de carbone : des tourbières.

Gorille bassin du Congo
http://www.greenpeace.org/africa

D’une superficie de 145 500 km2, ce sont des zones humides qui contiennent des conditions écologiques particulières. Selon Pr Simon Lewis et Dre Greta Dargie, de l’Université de Leeds, cette étendue de carbone est l’équivalent de 3 ans d’émissions de combustibles fossiles dans le monde et capable de stocker au moins 30 milliards de tonnes de carbone. Le bassin devient alors une solution pour préserver la planète.

« Nous savons depuis des années que la forêt équatoriale du bassin du Congo est cruciale pour la biodiversité des animaux et des plantes. Avec cette découverte, nous avons aussi appris qu’elle est cruciale pour le climat.» – Matt Daggett, responsable du Projet Forêt DE GREENPEACE

L’argumentaire a même servi à la commission Climat pour le Bassin du Congo pour fonder son plaidoyer lors de la Cop23. Elle vise l’opérationnalisation du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, un financement international profitable aux populations locales et au maintien de la biodiversité. La promotion de l’économie verte en Afrique centrale est également une solution qui a été préconisée à la Conférence de Bonn.

Les projets en vue peuvent être des unités de dessiccation de poisson, d’irrigation de cultures vivrières ou de café et de cacao (la moitié des 200 millions de personnes du bassin vivent de l’agriculture), de drainage du fleuve, voie navigable vitale pour les agriculteurs et commerçants, ou de petites turbines pouvant électrifier un bourg de 12 000 habitants pour 600 000 dollars.