
Abandonnée par son mari, sans revenu avec 4 enfants à nourrir, la Burundaise Hagirirwa Mwavita avait toutes les raisons de se décourager. À force de persévérance, non seulement s’est-elle relevée, mais elle est devenue un exemple à suivre pour ses compatriotes. Portrait d’une battante.
Hagirirwa Mwavita vit dans la province de Moyinga au Burundi. En 2009, elle a été abandonnée par son mari avec 4 enfants à sa charge. Sans compte bancaire et sans revenu, elle a été obligée de gagner sa vie à la sueur de son front.
Avec le concours de l’association Nawe Nuze, la mère de famille a d’abord pu emprunter 5000 Fbu, soit 2,5 dollars, avec lesquels elle a acheté un régime de bananes et un kilo de haricots. Elle a préparé un plat avec ces deux ingrédients, qu’elle est allée vendre sur le marché. Elle arrivait à peine à gagner 700 Fbu, l’équivalent de 30 centimes, mais parvenait tant bien que mal à nourrir ses enfants. Sauf qu’à force de transporter une marmite chaude sur sa tête pour aller vendre sa nourriture dans une mine d’or, elle est tombée malade.
« À cause de la chaleur des marmites sur ma tête, il est arrivé un moment où j’avais de fortes migraines jusqu’à en devenir folle. J’ai alors décidé d’abandonner ce travail et je suis allé vendre les tomates au marché. J’ai commencé avec un panier et j’ai gagné 2000 Fbu, soit 1 dollar. Je me suis dit qu’à part les tomates, les clients avaient aussi besoin d’autres épices pour préparer la sauce. La vente des tomates et des épices a été très rentable. J’ai commencé à vendre les épices avec 35 000 Fbupour arriver à 400 000Fbu, soit 200 dollars. »

Avec ces revenus, la Burundaise s’est acheté une parcelle à 300 000 Fbu (150 dollars). Aux épices, elle a ajouté des articles tels que le sel, le savon et autres marchandises. Elle est parvenue ensuite à s’acheter une autre parcelle à 900 000 Fbu (450dollars), sur laquelle elle a construit sa maison. Elle a depuis acquis une 3e parcelle.
« J’ai également acquis une propriété pour 1 000 000F (500 dollars) où j’ai planté des bananiers. Aujourd’hui, j’ai une boutique de pagnes et de chaussures pour dames ainsi que de l’engrais chimique. Mes biens ont une valeur de 8 500 000 fbu (4250 dollars). À ce jour, je suis fière. »
Aujourd’hui, elle est à la tête d’une coopérative de femmes au Burundi, qui oeuvre au développement de ses membres et du pays.
« Si tout le monde suivait cet exemple, le pays se développerait. Chaque année,nous payons la taxe, notre coopérative détient un registre de commerce. » – un membre de la coopérative

Hagirirwa Mwavita souhaite que les banques se multiplient au Burundi et accordent des prêts à faible taux d’intérêt. Elle encourage également les femmes à se lever pour travailler, en commençant par de petites sommes qui peuvent devenir de grands capitaux.
« Mon rêve est d’avoir un véhicule de transport et une belle maison clôturée pour que les gens puissent dire cette maison est celle de Mwavita! Je souhaite aussi que mon commerce soit prospère, que je puisse traverser les frontières pour faire le commerce international et être en contact avec les autres opérateurs afin d’échanger nos produits. »