
La place des femmes dans la politique et l’économie est aujourd’hui au cœur des dynamiques de transformation en Afrique. Si des progrès notables ont été réalisés ces dernières années, les inégalités persistent, freinant le plein potentiel du continent. À travers des témoignages de femmes engagées et des données récentes, cet article dresse un état des lieux lucide et met en lumière les perspectives d’un avenir plus inclusif.
Une présence politique en progression… mais encore fragile
Selon l’Union interparlementaire, le Rwanda reste en tête mondiale avec plus de 60 % de femmes au parlement, suivi par le Sénégal, l’Afrique du Sud et l’Éthiopie. Ces avancées sont souvent le fruit de quotas de genre, de réformes électorales et de la mobilisation des réseaux féminins.
« Être femme en politique, c’est devoir convaincre deux fois plus. Mais c’est aussi porter des voix qu’on n’entend jamais », confie Fatoumata, députée au Sénégal.
Cependant, dans plus de la moitié des pays africains, les femmes représentent moins de 20 % des élus, et leur accès aux postes exécutifs reste limité. Les stéréotypes de genre, les violences politiques et le manque de financement freinent leur ascension.
Dans l’économie, un rôle central mais sous-valorisé
Les femmes africaines représentent plus de 50 % de la population active, notamment dans l’agriculture, le commerce informel et les services. Pourtant, elles ne génèrent qu’environ 33 % du PIB continental, selon le McKinsey Global Institute. L’accès limité au crédit, à la propriété foncière et aux marchés formels explique en partie ce déséquilibre.
> « J’ai monté mon atelier de couture avec mes économies. Les banques ne m’ont jamais prise au sérieux », témoigne Aïssata, entrepreneure à Bamako.
Des initiatives émergent pour combler ces écarts : incubateurs féminins, plateformes de financement participatif, programmes de mentorat. Mais les besoins restent immenses.
Les défis structurels à surmonter
- Discriminations systémiques : accès inégal à l’éducation, à la santé, à la propriété
- Violences et harcèlement : en politique comme dans l’entrepreneuriat
- Charge mentale : conciliation difficile entre vie professionnelle et familiale
- Manque de modèles visibles : peu de femmes dans les sphères de pouvoir
Des perspectives porteuses d’espoir
Malgré les obstacles, la place des femmes dans la politique et l’économie évolue. Des figures comme Samia Suluhu Hassan (présidente de la Tanzanie), Ngozi Okonjo-Iweala (directrice de l’OMC) ou Rebecca Enonchong (entrepreneure tech camerounaise) inspirent une nouvelle génération.
« Les femmes africaines ne demandent pas la permission. Elles avancent, bâtissent, innovent », affirme Nadine, économiste en RDC.
Les perspectives incluent :
- L’adoption de politiques publiques sensibles au genre
- Le renforcement des réseaux panafricains de femmes leaders
- L’intégration du genre dans les budgets nationaux
- La valorisation des savoirs locaux et de l’économie solidaire
La place des femmes dans la politique et l’économie n’est pas une question secondaire : c’est un levier stratégique pour le développement durable du continent. En donnant aux femmes les moyens d’agir, l’Afrique investit dans sa propre résilience, sa créativité et son avenir.