
Ce fils du légendaire Ali Farka Touré organise un véritable syncrétisme musical à base de blues, funk et reggae, agrémenté de tradition malienne.
Il en fait de la route Vieux Farka Touré, lui qui en est à son septième album avec Samba sorti depuis la mi-mai. Enregistré dans des conditions du live, cet album sonne aussi et surtout comme une plongée réussie dans les racines africaines du blues. Au moment de notre rencontre, sa voix est fatiguée. Vieux Farka Touré sort en effet d’une trentaine de concerts aux États-Unis. Sa tournée outre-Atlantique a visiblement enthousiasmé la presse américaine qui le surnomme le « Jimi Hendrix du désert ». Le musicien malien de 36 ans s’en amuserait presque : « Oui, ici, ils aiment bien faire des comparaisons. Cela situe plus vite quelle musique je fais. » C’est que l’artiste malien a plusieurs sources d’influences majeures. Outre Jimi Hendrix, il y a James Brown, Michael Jackson et Bob Marley. Autant de styles qu’il essaie d’intégrer à sa propre musique en solos de guitare époustouflants de virtuosité.
Une rencontre entre tradition et modernité
Sa musique est pourtant simple à définir selon lui, « c’est un mélange de musique traditionnelle malienne, avec des instruments du pays. Sur cela, j’ai ajouté des rythmes qui donnent de la modernité au tout. Pour connaître d’autres choses, il faut s’ouvrir aux autres influences. Il ne faut pas rester à un seul style. Ma musique s’enrichit ainsi. C’est une respiration et une inspiration. » Une charge électrique traverse effectivement l’album pourtant résolument enraciné dans le blues malien. Mais sans à-coup ni décharges brusques. Le mot Samba fait d’ailleurs référence non pas à la musique brésilienne, mais plutôt à une idée d’endurance, de dignité : « Samba est celui qui est courageux, celui qui est très fort, mais calme. Dans ma famille, c’est aussi ainsi qu’on m’appelle », explique-t-il.
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