La culture égyptienne tire sa source de son histoire antique, riche et plurielle et en avance sur son temps. Les Égyptiens sont férus de mythologie et de légendes, mais surtout très attachés à leurs croyances qui pour la plupart datent de la nuit des temps. Inutile d’être un éminent professeur pour comprendre, au vu de tous les vestiges qui nous sont parvenus, que l’Égypte a été la plus brillante civilisation qu’ait connue le monde antique.
De nombreuses expéditions ont remonté le Nil sur les traces des pharaons et de leur mode de vie. Scrutée, analysée, observée, la culture égyptienne a ravi de nombreux curieux. Son étude a permis de comprendre bon nombre de phénomènes qui se sont produits et qui ont bouleversé la stabilité mondiale à une époque où la grandeur se mesurait par la puissance d’un royaume et par les grandes inventions et découvertes qui lui étaient attribuées. Alexandrie, la belle, capitale de l’Égypte, s’est démarquée sur ce plan avec deux magnifiques réalisations à nulle autre pareil à cette époque : la bibliothèque, symbole du savoir et de l’érudition d’un peuple en avance sur son temps et le port, un atout majeur dans ce monde antique qui s’éveille et tend à éclore.
La compréhension des hiéroglyphes va également favoriser une meilleure interprétation des rites et coutumes de l’Égypte ancienne, systématiser et donner sa logique à l’égyptologie telle qu’elle est connue aujourd’hui.
Les Égyptiens croyaient à la vie éternelle et ont construit leur mythologie et leurs croyances autour de ce principe. Dans leur manière de préparer les morts, une grande place est faite à l’embaumement, qui est une étape cruciale pour le défunt. La momification est une technique qui s’est installée peu à peu et qui a fini par devenir une tradition caractéristique de l’Égypte antique.
La cérémonie, dirigée par un prêtre portant un masque d’Anubis, a lieu deux à trois jours après le décès. Le procédé est ingénieux, mais pas à la portée du commun des mortels. Le cerveau est prélevé à l’aide d’un crochet de fer inséré par les narines et un liquide est injecté pour liquéfier les résidus. Le torse est fendu avec une pierre aiguisée et tous les viscères sont retirés. Les cavités sont ensuite nettoyées avec du vin de palme et des liqueurs aromatiques, puis bourrées de tissus trempés dans de la résine, qui durciront en refroidissant. Le corps ainsi préparé devra ensuite séjourner pendant 70 jours dans un bain de soude naturelle appelé «natron». Une fois cette étape achevée, le corps est lavé, puis soigneusement enveloppé de fines bandelettes de coton enduites d’une résine grasse et entre lesquelles on glisse de nombreuses amulettes pour protéger le mort. Un scarabée est ensuite placé sur le cœur, symbolisant l’éternité. La momie est finalement enveloppée et parée pour rejoindre son sarcophage et les funérailles peuvent alors commencer. Les viscères sont récupérés, nettoyés et placés dans des vases, dits «canopes», qui rejoindront le sarcophage dans la tombe.
Les Égyptiens vouaient un culte à leurs divinités auxquelles ils attribuaient toute chose et tous événements. Ces dernières étaient vénérées et en échange offraient protection et grandeur au peuple. Parmi les plus importantes, on peut citer :
Amon : Il est le créateur et n’a pas été créé. C’est lui qui pond l’œuf, issu des Eaux primordiales, qui est à l’origine de la vie. Son nom signifie «le caché» et il est représenté sous les traits de Pharaon.
Anat: Son nom signifie «celle qui exauce». La déesse Anat vient de cultes ouest-sémitiques et a rejoint le panthéon égyptien sur le tard, avec les Hyksôs qui furent combattues par Ramsès II. Elle est guerrière et est représentée protégeant Pharaon. Elle porte la couronne de Haute-Égypte et tient une lance et une hache dans ses mains.
Anubis : Son nom signifie «jeune être». On l’appelle «le seigneur de la nécropole» sur laquelle il veille. Il est représenté sous les traits d’un homme à tête de chien ou de chacal. Il porte la clé dans sa main, ou autour du cou lorsqu’il est représenté totalement en chien.
Aton : Le dieu Aton fut l’unique divinité voulue par Aménophis IV, renommé par la suite Akhénaton. Cette divinité n’a aucun mythe qui lui a été associé, d’abord parce que le pharaon souhaitait rompre avec les rituels anciens, mais aussi parce que cette divinité sera bannie dès la mort de ce dernier. Son nom signifie «globe solaire». Il remplaça pendant un moment le culte voué aux autres dieux du panthéon égyptien et Pharaon en était son seul prêtre. Le peuple, n’ayant pas accès à ce nouveau dieu, déclarera ce culte blasphématoire et hérétique.
Bastet : C’est la plus célèbre des représentations égyptiennes. Elle prend la forme d’un chat. Elle est l’une des filles de Rê, dont elle incarne l’œil. Elle est douce et protège les foyers ou les villes.
Hâpy : C’est le dieu du Nil et les Égyptiens considéraient qu’il était la résurgence des Eaux primordiales contenues aux limites de l’univers
Horus : Son nom signifie «le lointain», «celui qui est élevé». Il est à la fois la manifestation de Rê dans le zénith qu’atteint la course du soleil, mais surtout le fils orphelin d’Osiris, élevé seul par sa mère Isis. Seth, qui a tué son père, cherche aussi à se débarrasser de lui. Son œil crevé est reconstitué par Thot sous la forme «oudjat», qui est l’amulette la plus portée et la protectrice des Égyptiens. Il est représenté sous la forme d’un faucon vigoureux et digne. Pharaon est toujours fils d’Horus et le dieu le protège. Les quatre fils d’Horus, qui sont des génies protecteurs, veillent sur les viscères des défunts et chacun des vases canopes est dédié à l’un d’eux.
Isis : Son nom signifie «trône». Elle est la sœur et l’épouse d’Osiris.
Nout : Petite-fille de Rê, elle est la voûte céleste. Le mythe veut qu’elle laisse sortir le soleil de son pubis chaque matin et l’avale lorsqu’il a fini sa course céleste. Elle donne naissance, au même instant, aux étoiles qui éclairent la nuit, qu’elle avalera au petit matin. Elle est représentée comme une femme nue au corps allongé et fin ou avec sa robe parsemée d’étoiles. .
Osiris : Son nom signifie «le siège de la puissance». Avec Isis, dont il est le frère et l’époux, Osiris forme le couple idyllique du panthéon égyptien.
Rê ou Râ : Son nom signifie «celui qui se lève». C’est le plus important dieu du panthéon égyptien. C’est lui qui, selon la mythologie, est à l’origine de tout. C’est le dieu soleil. On le représente sous la forme d’un homme ayant souvent la tête d’un faucon, surmontée du globe solaire autour duquel s’est enroulé un cobra.
Seth : Son nom signifie à la fois «celui du Sud» et «celui des bandelettes». C’est le frère d’Osiris et d’Isis, dont il est jaloux. Il se tient à la proue de la barque solaire de Rê, qu’il protège du serpent Apophis lorsqu’elle traverse les ténèbres de la nuit. Sa représentation montre un homme au visage d’un animal imaginaire, doté d’un long museau à la fois canin et d’un tapir.
Ces divinités avaient chacune un culte qui leur était attribué dans une ville où les habitants veillaient à ce qu’ils ne soient jamais contrariés, de peur de subir leur foudre. Le pharaon étant la représentation des dieux sur terre et étant désigné par eux, il était aussi vénéré. Les pyramides sont une bonne représentation de cette suprématie, la plupart ayant été érigées pour servir de tombeau aux pharaons qui rejoignaient la vie éternelle et qui étaient accompagnés sur ce chemin par tous leurs biens (matériels, or, esclaves, femmes, maîtresses…). Des découvertes du XIXe siècle ont ainsi révélé les croyances qui ont fait la grandeur de l’Égypte. Que ce soit les manuscrits, les gravures, les sculptures et autres œuvres d’art, tous dépeignaient une histoire hors du commun.
De nombreuses autres croyances perdurent encore aujourd’hui, malgré l’avènement des différentes religions. Comme ailleurs en Afrique, la tradition résiste à la modernité. Les croyances de l’Égypte antique sont aujourd’hui une source d’instruction sur les modes de vie de l’époque et continuent à émerveiller les égyptologues ainsi que les adeptes des rites et cultes de l’Égypte ancienne.
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