Avec l’ouverture de la quatrième édition du Festival du film documentaire de Saint-Louis, ce lundi 4 décembre, le cinéma s’offre une nouvelle plateforme de visibilité au Sénégal. Jusqu’au 9 décembre 2017, le documentaire de création sera projeté sur plusieurs écrans dans la ville.

Sur la célèbre Place Faidherbe de Saint-Louis, tout commencera ce soir à 20h30 avec la projection de LIFE SAARABA ILLEGAL. Ce documentaire de 90 minutes montre le voyage de Aladji et Souley, deux frères, fils de pêcheurs, entre l’Afrique et l’Europe. C’est la substance de la cérémonie d’ouverture du Festival du film documentaire.

 

Des milliers de spectateurs et une centaine de professionnels de l’audiovisuel africains et européens (auteurs, cinéastes, producteurs, diffuseurs, institutions, journalistes) animeront la ville autour de rencontres publiques et professionnelles. En plein air, dans les quartiers, dans les établissements scolaires, à l’UGB, à l’Institut français, et au centre chorégraphique « Le Château », une cinquantaine de films documentaires tournés en Afrique seront à l’écran.

Pour meubler le menu du festival, des ateliers sur la production et la diffusion du film documentaire africain en Afrique auront lieu. Des films d’hier et d’aujourd’hui seront présentés, de même qu’une sélection officielle de 24 films en compétition pour remporter le trophée dans les catégories : long, moyen et court métrage.

«Aujourd’hui, de nombreux jeunes, du Sénégal à Madagascar, du Maroc au Burundi, accèdent au cinéma documentaire et ont besoin, pour mieux structurer leurs imaginaires et affirmer leurs identités multiples, de connaître ceux et celles qui ont été à l’avant-garde de notre cinématographie.» – Sellou Diallo, Auteur et réalisateur

Cette nouvelle édition du festival rendra hommage aux précurseurs du 7e art au Sénégal. Dans cette trame, Safi Faye, considérée comme première cinéaste noire d’Afrique, est l’invitée d’honneur.

Née en 1943, Safi Faye a commencé sa carrière de réalisatrice en 1972 avec son premier film La Passante. Institutrice de formation, elle obtient, en 1979, son doctorat d’ethnologie. Cinéaste, elle consacre son œuvre à la culture et aux problèmes des peuples d’Afrique noire.

Elle tourne trois longs métrages, Lettre paysanne (1975), Fad’jal (1979) et Mossane (1996) – trois films sélectionnés dans les plus grands festivals (Cannes, Berlin …) – qui seront projetés dans le festival. Safi Faye cultive une démarche indépendante qui en fait une référence pour les réalisatrices africaines.

Festival du film documentaire de St-Louis
Safi Faye

Le présent festival est également un rendez-vous de coproduction incontournable du documentaire africain. Avec les 15e Rencontres de coproduction, 17 auteurs/réalisateurs africains présenteront leur projet de film documentaire de création.

Il en est de même pour les 14e Rencontres Tënk de coproduction qui tournent autour de 20 nouveaux projets de films documentaires africains, développés tout au long de l’année, dans le cadre de résidences d’écritures.