
Le peuple mauritanien est un étonnant mariage entre l’Afrique noire et le monde arabe. Considérée comme faisant partie intégrante du Maghreb, la Mauritanie est située à l’orée des deux parties du continent et se veut un mélange explosif de deux cultures qui, bien qu’elles se soient métissées au cours de l’histoire, ont toujours du mal à cohabiter et à se comprendre.
Les Maures ou Arabo-Berbères représentent la majorité de la population et revendiquent fièrement leurs origines arabes. L’organisation de ces tribus est très hiérarchisée et n’est jamais vraiment remise en question. L’activité principale de chacun des membres détermine son rang dans la société.
Les classes dominantes sont composées par les marabouts, ou lettrés, et les guerriers. Tous les autres sont appelés les dépendants ou tributaires, car ils paient un tribut aux guerriers et aux marabouts, qu’ils soient affranchis, artisans ou serviteurs. Ils occupent différentes fonctions au sein de la société maure, pasteurs ou bergers pour les tributaires, gardiens de troupeaux ou cultivateurs pour les dépendants. Les castes inférieures sont composées des griots et d’artisans, qui travaillent le métal, le cuir ou le bois.

La même hiérarchie de caste est de vigueur dans la société négro-africaine. Ils occupent pour la plupart le sud du pays et sont dans leur grande majorité des éleveurs et des agriculteurs, surtout dans les zones longeant le fleuve Sénégal. On y distingue cinq ethnies principales.
Les Wolofs forment le principal groupe ethnique originaire du Sénégal. Ils sont surtout présents dans la basse vallée du fleuve, vers Rosso.
Les Peuls sont par essence des éleveurs bovins et nomades, mais du fait de la sécheresse, ils ont dû se diversifier et pratiquent également de nos jours la culture du mil. On les retrouve aujourd’hui sur presque toute la bande sahélienne du continent africain.
Les Toucouleurs sont des cultivateurs de céréales. Installés dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, vers Bogué et Kaédi, ils pratiquent également l’élevage et la pêche. Ils sont de confession musulmane.
Les Sarakolés ou Soninkés sont regroupés surtout dans la région de Sélibabi, ils sont les descendants de l’empire du Ghana. Ils sont surtout cultivateurs sédentaires et vouent un profond respect au cheval.
Les Bambaras quant à eux sont originaires du Mali et représentent la plus petite communauté mauritanienne. Ils sont surtout présents à l’est du pays, dans la région de Néma. Ils pratiquent surtout l’agriculture, mais on retrouve quelques artisans parmi eux.

Enfin, les Imraguen sont présents sur l’ensemble de la côte, avec une majorité dans l’enceinte du Parc National du Banc d’Arguin. Ils constituent une minorité établie sur la côte tout autour du cap Timirist. Nomades, d’origine berbère, ils sont proches des tributaires maures et sont reconnus pour leur méthode de pêche peu orthodoxe. Deux fois par an, de mars à mai, puis d’octobre à décembre, ils pêchent le mulet, reproduisant une technique ancestrale transmise de génération en génération. Ils utilisent pour se faire la présence de dauphins au large des côtes. Les mulets fuyant les dauphins, ils se rapprochent des plages, où les Imraguen frappent la surface de l’eau avec tous les ustensiles susceptibles de reproduire le bruit des mulets retombant dans l’eau. Instinctivement, les dauphins se rapprochent donc des côtes et poussent les mulets vers les pêcheurs. Ces derniers n’ont plus qu’à les capturer à l’aide de grands filets.
L’arabe pratiqué en Mauritanie est le hassaniya, un dialecte très pur importé au XIIIe siècle par des tribus nomades, les Hassanes, venues de Haute-Égypte.