La nouvelle icône de la culture urbaine gabonaise, Don’zer, est à Dakar. Invité dans le cadre d’un événement de la diaspora pour promouvoir l’art gabonais au Sénégal, le «chef des goudronniers», comme il se prénomme, donne un sens positif à l’enjeu de sa musique. En concert le 20 décembre prochain, il dit vouloir s’inspirer de la riche culture sénégalaise pour «rapper utile».

Issu de la banlieue de Libreville, Don’zer, chante les réalités connues, mais cachées des rues. Autoproclamé «le goudronnier» ou «le représentant du Mapane», il élargit son aura auprès du public en s’appelant «chef de la bordellerie». Dans la forme, ces expressions sont toutes péjoratives. Mais le jeune homme essaie, avec sa musique, de promouvoir le côté positif des choses à Dakar.

 

De son vrai nom Bobeau Angouanda David Ezechiel, Don’zer est un jeune artiste pour qui le rap représente un outil d’engagement social et non un passe-temps d’adolescent. Né dans les quartiers difficiles, il a vu de ses propres yeux les sévices de la violence urbaine. Pour lutter efficacement contre ce mal, il se sert de sonorités pour informer, dénoncer et inviter à l’action.

«Je ne fais pas un appel à la violence. Mais j’invite les autorités à mieux s’occuper des personnes en situation difficile». Le ton est clair. Don’zer se démarque de ses détracteurs en invitant la jeunesse, par le biais de la chanson, à s’opposer à la violence et lutter pour de meilleures conditions de vie dans les banlieues librevilloises.

https://www.youtube.com/watch?v=hKBvqalTOHQ

Clippé à Sorbonne, l’une des banlieues les plus sensibles de l’Afrique centrale, le morceau de Don’zer est un hommage à la jeunesse des quartiers. Ce morceau s’affranchit du coupé-décalé et des clips-vitrines parfaits, pour offrir une ballade plus modeste dans le «ghetto». La notoriété de Don’zer vient de cette oeuvre.

Au pays de l’or vert, le goudronnier est un individu vil. Au-delà de la compréhension résultant de la première écoute, Don’zer explique qu’il est plutôt question d’un concept pour désigner la débrouillardise.

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Loin de l’ambiance tonitruante des rues, Don’zer s’exprime avec tempérance et humilité. Chose plutôt rare dans le milieu du show-business où les artistes ont tendance à vanter leurs talents. Enfant de pasteur, il promet de faire de sa célébrité un moyen au service de la jeunesse. Le jeune artiste reste optimiste pour l’avenir de la jeunesse gabonaise.

Pour l’heure, Don’zer se focalise sur sa prestation prévue pour demain à Coeur Adriane. Pour le promoteur culturel Paterne Tsoumbou, initiateur de l’événement, le jeu en vaut chandelle, surtout qu’il y a une forte communauté gabonaise au Sénégal. Comme quoi, les activités culturelles réunissent toujours les cœurs.