Comme tous les pays d’Afrique ayant connu de nombreuses migrations, la Centrafrique possède une kyrielle d’ethnies sur son territoire, qui se sont disséminées sur ce dernier, prenant possession des différents espaces de vie. Ainsi, chaque groupe s’est installé en choisissant une zone climatique favorable à l’épanouissement et à la pérennité de ses propres règles sociales, vitales, économiques et politiques. Ce faisant, on peut ainsi les distinguer selon leur espace : le fleuve, la savane et la forêt.

Ces ethnies qui, tout au long de leur histoire, ont cohabité dans une relative bonne entente ont, cependant, depuis les indépendances, vécu de véritables conflits inter-ethniques les menant parfois au bord du génocide. Les habitants de la savane occupent le centre, l’ouest, le nord, l’est ou le nord-est du pays et ils constituent la plus grande ethnie du pays. Il s’agit des Gbaya, des Banda, des Nilo-Sahariens (Peuhl-Mbororo), des Mbum et des Sara.

 

Les Banda occupent la plus grande superficie de la Centrafrique. Ayant fui les raids esclavagistes qui avaient lieu au nord du pays, aux environs du Darfour (Soudan), ils se sont retrouvés éparpillés dans tout le pays. On les retrouve aussi en pays gbaya ou en République démocratique du Congo.

Les Gbaya ont quitté l’Adamaoua vers 1870, chassés du Cameroun par les Peulhs.

Les Mbum viennent du Cameroun, comme leurs voisins les Pana, les Kare et les Tali.

Les Peuhl-Mbororo, une minorité en Centrafrique, sont de religion musulmane. Traditionnellement éleveurs de bétail, ils sont installés dans les pâturages de l’ouest (Bouar) ou nomadisant dans la région de Bambari.

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Peuhl-Mbororo de Centrafrique © http://centrafrique-presse.over-blog.com

Les Sara sont installés le long de la frontière tchadienne dont ils sont originaires. Ils se distinguent des Gbaya, des Banda et des Mandja par leur langue.

La Centrafrique est un pays où les ethnies sont restés très attachées à leurs traditions culturelles. Ceci est manifeste chez les Gbaya où le sexe de l’enfant à venir détermine son futur de manière immuable. L’éducation des filles incombe à la mère seule tandis que celle des garçons est confiée au chef du village. Ainsi, les enfants de sexe masculin démarrent leur initiation dès l’âge de 7 ans en pleine forêt, afin de perfectionner leur apprentissage en suivant des rites traditionnels. Ils sont enlevés à l’insu de leur génitrice et leur périple peut parfois durer plus de 10 ans. Il débute toujours par un bain dit  » bain de purification  » mené par le sorcier du village, dans un symbole de communion avec la nature, comme le veut le livre sacré du Lagbi où il est écrit : «Qui détruit la nature, la nature le détruira, préserve ta nature car, elle symbolise et résume ton passé, tes ancêtres, ton dieu ».

Les gens du fleuve sont constitués par les ethnies s’étendant le long de l’Oubangui, du sud au sud-est : les Oubanguiens, les Ngbandi et les Nzakara-Zandé.

Les Ngbandi sont un peuple de pêcheurs reconnus.

Les Nzakara-Zandé sont présents dans l’extrême est et aussi chez les Banda.

Les Oubanguiens sont arrivés en Centrafrique au XVIe siècle, constitués de plusieurs tribus (les Ngbaka, les Monzombo, les Gbanziri et les Buraka). Ils sont originaires des rives du Nil.

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Enfants pygmées © http://www.youphil.com

Les gens de la forêt quant à eux sont constitués des Pygmées et des Bantous (Mbimu, Ngundi, Kaka, Pande, Isongo…) qui ont peuplé très tôt cette zone sud et sud-ouest.

Les Bantous seraient arrivés du Zaïre voisin et auraient rencontré les Pygmées déjà installés dans la forêt du sud-ouest. Aujourd’hui, ils sont présents presque exclusivement dans la corne sud-occidentale.

Les Pygmées sont connus comme étant les premiers habitants de la forêt, ils sont minoritaires et surexploités sur tous les plans, quasiment considérés comme des sous-hommes.