Le premier ministre tunisien tend la main à son homologue du Burkina Faso pour une meilleure coopération. Les deux pays entendent renforcer leur relation dans plusieurs domaines, dont la santé, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle, l’habitat social, l’agriculture et le commerce. Depuis quelques mois, les autorités de Carthage multiplient les rencontres avec leurs homologues subsahariens.

Lors d’une conférence le 4 octobre, les chefs du gouvernement tunisien, Youssef Chahed, et burkinabé, Paul Kaba Thiéba, ont réaffirmé leur souhait de voir les deux pays multiplier les échanges commerciaux.

 

Avant cette rencontre, le premier ministre tunisien avait déjà effectué une visite en Afrique de l’Ouest en avril dernier. Un périple qui l’avait conduit au Niger, au Burkina Faso et au Mali. La Tunisie se tourne ainsi dans son environnement naturel pour reprendre l’expression de Youssef Chahed lors de sa visite à Ouagadougou.

«La Tunisie aspire à bâtir des relations avec les pays africains, loin de la logique du profit et du partage du butin qui motive plusieurs puissances mondiales.»

– Moncef Marzouki, Président de la Tunisie.

Au-delà de raffermir les liens avec ses voisins d’Afrique saharienne, la Tunisie envisage de mieux occuper le terrain et de profiter de la croissance économique de cette zone de l’Afrique. Cette intention de la Tunisie était déjà palpable en juin dernier, lors de la tenue d’un forum ayant pour thème « La Tunisie et l’Afrique au sud du Sahara : stratégie d’intégration durable ». La Tunisie envisage de rattraper son retard sur un pays comme le Maroc, qui multiplie les axes de coopération.

Lors de la rencontre du 4 octobre, le chef du gouvernement tunisien a fait état de la volonté de son pays de densifier ses relations avec « les frères et amis » du Burkina Faso, affirmant que la suppression du visa pour les voyageurs burkinabés qui veulent se rendre en sol tunisien et l’ouverture d’une ambassade de la Tunisie à Ouagadougou traduisent cette volonté sur le terrain.

«Le gouvernement tunisien est désireux de voir la Tunisie revenir dans son espace africain, en faisant retourner ses diplomates à leurs places naturelles depuis l’époque du président Habib Bourguiba.»

– Youssef Chahed, Premier ministre tunisien

Du nord au sud, d’est en ouest, l’Afrique est devenue un continent qui attire les investissements. Un dynamisme qui doit normalement renforcer les liens entre pays africains. La Tunisie veut désormais participer à cet élan, en renforçant sa présence en Afrique subsaharienne.