Pour relever les défis de la décentralisation et de la gouvernance des collectivités locales, les villes africaines seront dotées de 3 milliards de dollars avant la fin 2019. Il s’agit du Fonds de développement des villes africaines (Fodeva), créé par l’organisation « Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique » (CGLUA), dont le siège est au Maroc.

Mis en place par le comité exécutif de cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, le Fodeva permettra essentiellement aux collectivités territoriales africaines d’émettre des obligations sur les marchés financiers nationaux et internationaux. Il vise la gestion harmonieuse et l’autonomisation financière des grandes métropoles du continent.

 

L’oeuvre d’une vingtaine d’experts et de spécialistes de haut niveau, le Fodeva est une stratégie de récolte de fonds. Son mécanisme d’émission durera de 7 à 15 ans, afin de doper le développement des villes africaines d’ici 2019.

«Le Fodeva répondra à un double besoin : promouvoir les destinations des collectivités territoriales d’Afrique auprès des investisseurs, mais aussi préparer la capacité d’absorption et de gestion de la dette par ces collectivités.» – Parks Tau, Président du comité exécutif de CGLUA Afrique

Dans sa phase de démarrage, le Fodeva ciblera les collectivités ayant une capacité de remboursement avérée. La création du Fonds portera sur la définition de la structure du capital, du portefeuille de risques et sur les possibilités de synergies avec les outils nationaux existants.

Un groupe d’experts travaille déjà sur cet instrument et le présentera au prochain Sommet Africités, qui se tiendra en décembre 2018 à Brazzaville.

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Luanda (Angola) Le Monde

Le boom démographique

En plus des besoins financiers, les villes africaines ont des défis à relever sous plusieurs formes. Le rapport, Stocktaking of the Housing Sector in Sub-Saharan Africa, prévient qu’à l’horizon 2050, l’Afrique pourrait compter près de 4,5 millions de nouveaux résidents dans les zones d’habitation informelles, dont la plupart ne peuvent s’offrir un logement ou obtenir un prêt hypothécaire.

Selon les estimations de l’ONU, la population des villes africaines sera alors multipliée par trois. L’organisation estime que parmi les 1,2 milliard d’habitants supplémentaires que devrait compter l’Afrique subsaharienne d’ici 2050, les deux tiers seront des urbains. Selon ces prévisions, en 2030, Lagos (Nigeria) et Kinshasa (RDC) deviendront des mégalopoles de plus de 20 millions d’habitants.