
En matière de transport ferroviaire, l’Afrique a un train de retard. Encore plus quand il s’agit du trafic de passagers. Comme si le rail payait encore son péché originel. « La quasi-totalité des lignes de chemin de fer africaines tirent leurs origines de la période coloniale. Elles ont été construites au début du XXe siècle pour relier les exploitations minières et agricoles aux ports. Leur objectif était de convoyer d’importants volumes de marchandises, pas des personnes », rappelle Jean-Pierre Loubinoux, directeur général de l’Union internationale des chemins de fer (UIC).
Depuis, le continent doit gérer cet héritage qui continue à structurer son développement économique, avec le risque de rester cantonné dans un rôle depuis trop longtemps défini, celui de fournisseur de matières premières pour le reste de la planète. Bien sûr, les volumes de fret, massifs par nature, justifieront encore longtemps les investissements colossaux nécessaires à la construction de nouvelles liaisons.
Disparités de développement des lignes voyageurs
Pourtant, « un changement de tendance est palpable », constate le responsable de l’UIC. La pression démographique et l’urbanisation qui l’accompagne semblent pousser les pouvoirs publics africains à porter une attention plus soutenue que jamais au transport de passagers. En plus de réorienter les priorités commerciales vers l’intérieur des terres plutôt qu’en direction des côtes pour bâtir l’ossature nécessaire à une véritable intégration économique intra-africaine, une diversification des installations ferroviaires existantes et à venir pourrait enfin répondre aux impératifs de mobilité en souffrance de plus d’un milliard d’Africains.
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