
La Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF) vient de publier son rapport sur les capacités en Afrique 2017, sous le thème : « Renforcement des Capacités en Science Technologie et Innovation (STI) en vue de la transformation de l’Afrique ».
Le rapport mesure et examine les capacités des pays africains à poursuivre leur programme de développement. Il met aussi en exergue les déterminants et les composants essentiels des capacités nécessaires au développement. Il en ressort que le Maroc, sur une liste de 44 pays africains, est classé 1er dans l’Indice sur les capacités (RICA 2017), soit un score obtenu qui est de 71,6, suivi par la Tanzanie (68,8), le Rwanda (68,2), l’Ile Maurice (67,3) et le Cap-Vert (62,6) et la Tunisie (62,6).
L’indice repose sur quatre sous-indices: l’environnement institutionnel, les processus de mise en œuvre, les résultats de développement au niveau national, et les résultats en matière de renforcement des capacités.
Pour la Fondation, le Maroc continue de se focaliser sur les sciences sociales et humaines. Le Royaume est appelé alors à augmenter le nombre de chercheurs du secteur privé, renforcer les ressources humaines et le nombre de chercheurs dans les sciences exactes, l’ingénierie et la technologie.
Pour l’Afrique en général, le rapport montre que 91% des 44 pays interrogés considèrent la formation comme une priorité élevée ou très élevée dans les Science Technologie et Innovation (STI).
Les autres domaines qui ont également été classés comme hautement ou très prioritaires ont été l’infrastructure des technologies de l’information et des communications (TIC) (80%), les droits de brevet et les marques de commerce (80%), l’investissement (75%), la production/publication de documents scientifiques (72%), la politique/stratégie (70%), la réglementation/les lois (65%).
Le Rapport démontre, en outre, que les capacités dans leurs diverses dimensions, bien qu’elles s’améliorent, demeurent un problème pour les économies africaines en général, et pas seulement quant à la science, la technologie et l’innovation (STI). Mais un message plus important émerge : même si les deux tiers des pays africains ont des politiques et des stratégies de STI, leurs capacités à les mettre en œuvre demeurent très faibles.
Autre constat soulevé par l’ACBF : La plupart des pays africains ont des institutions de STI sous-développées et ne parviennent pas à générer et à déployer efficacement des connaissances et des innovations technologiques en vue de la croissance socio-économique. Ce défi reflète en grande partie la manière dont les institutions de STI sont dotées de compétences, d’expertise, de ressources financières, de capacités d’infrastructure et d’équipement. Il est encourageant de constater qu’il est possible de bâtir des institutions de STI et de les utiliser pour la transformation socioéconomique, un bon nombre de pays africains apportant des succès concrets basés sur des stratégies et des initiatives qui peuvent facilement être adaptées à d’autres pays.
En particulier, malgré l’importance croissante accordée aux STI pour le développement de l’Afrique, d’importants goulots d’étranglement empêchent encore les pays de les utiliser dans le développement national. Les preuves indiquent que les pays africains n’ont pas de capacités humaines et institutionnelles spécifiques, ne disposent pas de compétences techniques et de ressources essentielles pour promouvoir les STI. Dans une certaine mesure, le retard de capacités dans les STI est lié aux priorités d’investissement des pays africains qui n’ont pas encore converti leurs engagements politiques en programmes concrets de développement fondé sur les STI.
La moyenne actuelle des dépenses africaines en recherche et développement (R & D) est d’environ 0,5%, en-dessous d’1% du PIB promis en 1980 et à nouveau en 2005. À moins que les pays ne renforcent les capacités de STI en vue d’innover et de promouvoir les STI pour le développement, l’Afrique risque d’être laissée pour compte dans la course à une mondialisation inclusive, relève-t-on de même source.
Source: Le Maroc, premier en Afrique