
Améliorer les conditions d’accès à un logement décent pour les Burkinabè, tel est le pari du président Roch Marc Christian Kaboré, qui a lancé l’impressionnant programme de construction de 40 000 logements sociaux à travers le territoire. Ce programme a pour objectif d’améliorer les conditions d’accès au logement des populations à faibles revenus et intermédiaires, et de promouvoir le logement collectif pour une exploitation optimale des ressources foncières dans les deux principales villes (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), ainsi que dans les chefs-lieux de région.
Il s’inscrit dans le Plan national de développement économique et social (PNDES) initié par le chef de l’État, à travers l’opération du Programme national de construction des logements (PNCL). Les populations qui ont accès à ces logements sont les travailleurs du public, du privé, les mutuelles et autres organisations socioprofessionnelles de travailleurs, ainsi que les personnes disposant d’une parcelle et souhaitant être accompagnées pour la construction.
En somme, toutes les couches de la population, surtout les plus démunies, sont concernées. Ce programme qui touche toutes les communes du pays est colossal, comme en témoigne le budget alloué à cette opération par le chef de l’État.
« Le coût de la réalisation des 40 000 logements prévus sur l’ensemble des 351 communes du pays est estimé à 348,486 milliards de FCFA. L’État apporte 85,750 milliards pour aménager les terrains qui seront ensuite rétrocédés à des promoteurs privés pour la construction des logements. La contribution de l’État et du privé atteint donc près de 450 milliards de FCFA. » – Maurice Dieudonné Bonanet, ministre de l’urbanisme et de l’habitat du Burkina Faso
Malgré le coût élevé de l’investissement, le gouvernement tient à maintenir des prix bas pour permettre l’accès au plus grand nombre. «Le prix de cession des logements sociaux est compris entre 5 500 000 et 7 500 000 FCFA, celui des logements économiques entre 8 000 000 et 16 000 0000 FCFA, celui des logements de grand standing fixé à partir de 16 000 0000 FCFA et celui des logements en appartement à partir de 24 millions et plus», indique le ministre .
Toujours pour faciliter l’accès au logement aux plus démunis, le gouvernement a mis en place un fonds de logement social logé à la Banque de l’Habitat, afin que les personnes à faibles revenus puissent contracter des prêts à taux réduits. Dans la pratique, l’État affecte des ressources à la Banque de l’Habitat en vue d’alimenter un fonds spécial destiné au financement du logement social (FOLOS) et décliné en une contribution de 1,5 milliard de FCFA pendant 10 ans consécutifs. Par ce mécanisme, la Banque de l’Habitat du Burkina Faso bonifie le prêt acquéreur à un taux de 5 % pour l’accès au logement social.
« Nous sommes en discussion avec les institutions financières pour une réduction du crédit (…) pour que nous puissions tourner autour de 6,5 %. Il faut dire que le fonds de logement social permet d’amener le taux du crédit à 5,5 %, ce qui réduit encore le coût final pour l’attributaire du logement social», explique Maurice Dieudonné Bonanet .
Des réserves foncières ont été identifiées et délimitées par les services techniques pour faciliter la disponibilité des parcelles de terrain à faible coût. Déjà, dans le village de Bassinko, en banlieue nord de la capitale, où 14 000 logements sont prévus, quelque 4500 logements ont été édifiés, et près de 10 milliards investis dans la viabilisation du site, un aspect qui n’avait pas été pris en compte. « Dans les cités comme Bassinko, nous n’avons pas pu faire la viabilisation, ce n’est qu’après la construction des logements que ce problème a été adressé. Pour les logements à venir, nous voudrions viabiliser les zones en même temps que les logements se construisent, de manière à ce qu’une fois le logement terminé, l’attributaire puisse l’intégrer dans un minimum de conditions de viabilisation», révèle le ministre.
Ce programme de construction de 40 000 logements sociaux a été accueilli avec ferveur par la population, en proie de réels problèmes d’accès à la propriété foncière, trop chère, donc à la construction. La campagne de souscription lancée en avril dernier a récolté 100 000 souscriptions en quelques semaines.
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