Tanzanie: le barrage de Rufiji aiguise les appétits!

Le président tanzanien, John Magufuli, a annoncé que 50 multinationales souhaitaient réaliser les travaux de construction du barrage hydroélectrique de Rufiji. La mise en œuvre de cette infrastructure renforcera les capacités électriques du pays. Pour soumettre leurs candidatures, les entreprises devaient avoir un chiffre d’affaires annuel d’au moins 500 millions de dollars dans le domaine de la construction et s’engager à réaliser le projet en cinq ans.

Le Rufiji est un fleuve de la Tanzanie qui divise la réserve de gibier de Selous. Le gouvernement tanzanien prévoit utiliser 3% de cette surface de 50 000 km² pour la construction d’un barrage hydroélectrique. Une fois terminée, la centrale produirait 2100 mégawatts d’électricité. Le réservoir du barrage devrait couvrir environ 1200 km².

 

Beaucoup de voix se sont élevées pour s’opposer à la construction de cette infrastructure. Le World Wild Fund (un fonds mondial dédié à la protection de l’environnement) a fait valoir que cette région, inscrite au site du patrimoine mondial de l’UNESCO, fournissait les moyens de subsistance à plus de 200 000 personnes, qui dépendent des ressources environnementales de la réserve de gibier de Selous.

«La mise en œuvre du projet hydroélectrique se poursuit, malgré les critiques de diverses parties, y compris celles des écologistes.»

– John Magufuli, président de la Tanzanie

La semaine dernière, après de nombreuses années de spéculations et de fausses annonces, le président tanzanien a réaffirmé son désir de poursuivre les travaux. Surnommé « le Bulldozer », John Magufuli a été élu en 2015 grâce à son bilan de construction de routes et d’infrastructures. S’il se concrétise, ce nouveau projet deviendrait le plus grand barrage du pays le long de la rivière Rufiji. Les plans de construction sont sur les planches du gouvernement depuis 1960. C’est donc un très vieux rêve pour certains, et un cauchemar pour d’autres, qui s’apprête peut-être à se réaliser.