
Le dernier samedi de chaque mois, les citoyens participent au travail communautaire afin de servir la collectivité ou d’aider des personnes en difficulté.
Il est 7 h 30 et, en ce jour de juin, le soleil est déjà haut dans le ciel. Munis d’une pelle, d’une bêche ou d’une simple balayette, les habitants du secteur de Gishari, dans l’est du Rwanda, convergent vers une piste tracée au milieu d’une bananeraie. Dans le district de Rwamagana, mais également partout ailleurs dans le pays, c’est le jour de l’umuganda. Le dernier samedi de chaque mois, de 8 heures à 11 heures, chaque Rwandais doit participer au travail communautaire afin de servir la collectivité (en construisant un pont, une école, un centre de soins…) ou d’aider une personne en situation difficile.
« Le programme du jour est assez chargé, explique Marc Rushimisha, secrétaire exécutif du secteur de Gishari. Nous avons un double objectif : désherber et nettoyer complètement cette piste, puis construire une maison pour une habitante du village, veuve, dont l’habitation a été détruite lors d’une tempête. » Les actions définies lors de l’umuganda (qui signifie, en kinyarwanda, « le pilier de la maison ») sont décidées par un comité local composé d’élus mais elles doivent émaner des citoyens. Si nécessaire, les outils et les matériaux sont payés par la collectivité. « Aider une personne fragile est un critère qui est privilégié lorsque nous définissons nos objectifs, prévient Radjab Mbonyumuvunyi, maire du district de Rwamagana. Le but est de se mobiliser, de réunir toutes les énergies pour faire face à une urgence. »