
Dans les forêts humides du nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC) vit un étrange et mystérieux animal. L’okapi (Okapia johnstoni), souvent considéré comme l’hybride d’une girafe et d’un zèbre, est en fait une espèce à part entière et probablement l’un des plus vieux mammifères terrestres.
Girafe ou zèbre ?
Avec ses pattes arrière plus courtes que ses pattes avant, sa longue langue noire, ses grandes oreilles, ses petites cornes (ossicônes) et son museau allongé, l’okapi rappelle en bien des points la girafe. Les rayures noires et blanches qui parent son arrière-train et ses pattes lui donnent un air de zèbre. Difficile dans ces conditions de s’y retrouver. S’agit-il d’une espèce issue de la rencontre entre un zèbre et une girafe ?
Pas vraiment ! Des études réalisées au début du 20e siècle par Sir Harry Johnston, qui découvre cet animal jusqu’alors inconnu des Européens (mais déjà bien connu par les populations locales), démontrent que l’animal est en fait apparenté à la girafe.
Son cou, bien plus court que celui de la girafe, est adapté au milieu dans lequel il vit, la forêt humide d’Ituri en RDC. Ses rayures restent un mystère. Pour certains il s’agit d’un camouflage, pour d’autres d’une caractéristique physique qui permet aux jeunes de suivre leur mère y compris dans un environnement très dense.
Une langue pour se laver les yeux et les oreilles
Les adultes mesurent entre 1,9 et 2,5 mètres de long (entre la tête et la queue) et jusqu’à 2 mètres de haut pour 200 à 300 kilogrammes. Contrairement à de nombreux animaux, la femelle okapi est plus grande que le mâle.
Comme les girafes, l’okapi possède une longue langue (entre 35 et 45 centimètres) qui lui permet de se rincer les yeux et les oreilles ! Elle lui permet surtout d’attraper même les feuilles les plus hautes. Et vu ce que cet herbivore (et ruminant) ingurgite chaque jour il vaut mieux être bien armé pour attraper tout ce qui présente un intérêt nutritionnel : il mange quotidiennement entre 18 et 30 kilogrammes de verdure et de petits fruits.
Malheureusement les scientifiques n’ont pas beaucoup plus d’informations sur cet animal. Et pour cause, les quelques 10.000 à 30.000 individus sont très difficilement observables en pleine nature, d’autant plus qu’ils vivent généralement en solitaire. Pourtant il semblerait qu’en 15 ans les effectifs d’okapi aient été divisés par deux. En cause : la disparition de son habitat du fait de la déforestation et des activités minières.
Devant ce constat, des projets de conservation de l’okapi ont été développés. Une journée mondiale de l’okapi (18 octobre) a même été sanctuarisée pour médiatiser le combat pour sa préservation. S’il y a donc peu de chances que vous puissiez apercevoir « la girafe des forêts » dans son environnement naturel, il vous reste les zoos, aussi controversés soient-ils, pour espérer croiser cet étrange animal. 160 okapis seraient présents dans des zoos à travers le monde, dont une soixantaine en Europe.
Source: RDC : L’ okapi, un étrange animal mi-girafe, mi-zèbre ?
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