
Malgré des siècles de traite des esclaves puis de colonisation, l’Afrique a su conserver son authenticité culturelle, de crainte de perdre ses valeurs et son héritage au contact des habitudes coloniales importées. De cette ferveur à posséder son histoire propre et à la magnifier, l’Afrique, malgré quelques traditions devenues obsolètes, a réussi à imposer ses coutumes tout en conservant une part d’influence occidentale et en cela, le Ghana ne fait pas exception.
Le Ghana possède un art riche qui a une importante signification sociale. Sur le plan artisanal, il est surtout connu pour sa longue tradition de fabrication de bijoux en or. En effet, le précieux métal extrait en majorité du sol en pays ashanti est savamment travaillé par les bijoutiers qui lui associent des motifs traditionnels des différentes ethnies.

De nombreuses statues et masques sont connus comme les poupées de fertilité Ashanti, dont le rôle est de faciliter la maternité. Le sculpteur représente toujours la femme avec un certain embonpoint et un visage ovale et l’homme avec une tête rectangulaire. Les scarifications précisent l’origine ethnique des personnages. La sculpture sur métal est également une tradition au Ghana. Les œuvres les plus représentées sont les outils à peser l’or des Akan, ornés de motifs géométriques (poids, balance, boîtes…). Les artisans réalisent également de magnifiques objets ciselés, notamment des couteaux et des poignards, qui sont conservés dans des fourreaux en cuir.
Le Ghana est réputé pour son style musical, proche de la rumba, appelé «highlife». Ce mélange de percussions et de mélodies est le genre musical de référence dans le pays. C’est le premier style moderne de musique africaine à s’être démarqué au plan international. Il est apparu dans les années 1920 avec le développement des ports, le long de la côte ouest-africaine. Le terme vient de l’habitude des Européens de s’habiller et de sortir danser le soir, qui impliquait la » tenue correcte obligée » à l’entrée des clubs britanniques. Seules les classes aisées pouvaient avoir accès à cette musique, d’où son nom.

Cependant, la découverte lorsque l’on arrive au Ghana est le «kente», ce fameux tissu en coton aux motifs géométriques très colorés connu dans le monde entier. Ses origines sont attribuées aux Ashanti, dont une des légendes raconte que le tissu était auparavant fait de raphia. Le nom «kente» attribué au tissu signifierait «ça ne se déchirera pas». Son tissage, qui demande une dextérité et une longue pratique, exige beaucoup de temps, ce qui explique son prix élevé.
Mais le Ghana, c’est aussi une longue pratique de la poterie, dont des vestiges datant de plus de 3000 ans ont été découverts lors de fouilles archéologiques, mais aussi la sculpture sur bois. Les trônes en bois sculpté sont une spécificité du pays, car ils symbolisent le pouvoir du chef. Une légende du pays ashanti raconte que ce tabouret est descendu du ciel sous le règne d’Osei Tutu, fondateur du royaume ashanti. Personne n’est autorisé à s’asseoir dessus. Preuve de son importance, les Anglais ont exigé de le récupérer après la défaite des Ashanti, mais ceux-ci en ont fabriqué un faux et les Britanniques sont repartis avec une copie.

L’une des curiosités du Ghana est sans conteste celle qui a trait aux cercueils. En 1987, les pêcheurs de Botianaw construisirent un cercueil en oignon géant pour rendre hommage à Tse Obaneh, le plus vieux du village, propriétaire d’un champ d’oignons. Kane Kwei, qui souhaitait « honorer les défunts en mettant en évidence le moyen dont ils avaient fait fortune », instaura cette tendance. Depuis ce jour, c’est devenu une mode à Techi, où l’on peut voir défiler lors des funérailles des cercueils de toutes sortes.