Le site #1 des bonnes nouvelles sur l'Afrique!

Affichage : 21 - 27 sur 27 RÉSULTATS
Culture Musique

Cameroun : quand l’Afrique se conjugue en musique

La musique camerounaise tire son inspiration de la coutume ancestrale et de ses sonorités traditionnelles. Elle a beaucoup évolué au fil des années et progressivement, au contact des civilisations occidentales, s’est mutée pour donner naissance à de nouveaux genres musicaux et à d’autres sons qui lui ont permis de se voir dérouler le tapis rouge des podiums étrangers.

Considéré comme une miniature de l’Afrique du fait de sa grande diversité culturelle, le Cameroun est un pays où l’on retrouve de multiples rythmes et airs traditionnels relatant les grands événements de l’histoire du pays ainsi que l’épopée de ses rois et grands dignitaires. Il s’agit donc d’une riche tradition orale, car le pays, qui compte plus de 240 ethnies et langues sur son territoire, est une représentation vivante de la diversité culturelle africaine. Cette tradition de la musique et de l’art de la danse a beaucoup perdu au contact des nouvelles influences rythmiques et, bien que ces sonorités soient très majoritairement inspirées de la culture ancestrale, elles en dénaturent souvent l’essence profonde.

Image associée
Danseurs de « Kounga », danse traditionnelle Bamiléké

 

Il reste cependant quelques vestiges de cette tradition ancestrale. C’est le cas du Samalé, une sorte de poésie lyrique dépeignant les problèmes de mœurs dans la société, le tout dans un style particulier, car exécuté lors de réunions publiques ou de funérailles. Le Djimassa également, une danse du peuple Bamoun qui était exécutée par les reines de la cour royale lors de cérémonies d’intronisation ou de mariages. Il existe également la danse rituelle Mbaya dont le nom varie selon les régions où elle est pratiquée et qui est une danse dite obscène, car faisant référence à la sexualité, sujet tabou dans la culture traditionnelle africaine. Le Bitkusi quant à lui est une danse typique du peuple Béti, dans le centre du pays, qui était exécuté à l’origine par de jeunes filles en âge de se marier et dont les origines rappellent celle du peuple pygmée dans son exécution. Enfin l’Assiko, une danse du peuple Béti à l’origine, reprise par le peuple Bassa, qui l’a modifié, avant qu’elle ne soit modernisée et commercialisée par des artistes comme Jean Bikolo, Jean-Claude Nyebel ou encore Manu Dibango et Petit Pays.

Image associée
Danseurs de Bikutsi Ⓒ http://www.alwihdainfo.com

Toutes ces danses et musiques sont accompagnées par des instruments traditionnels qui ont chacun une histoire à raconter. Le djimassa, lekalé, le makoné, le koué, le N’teuh, le mbaya, le kalangou, le djang, l’ambassibé, la kabosse, la kora, le nbira… autant d’instruments malheureusement aujourd’hui désuets et remplacés dans les compositions par des arrangements synthétiques qui font perdre à la musique toute son authenticité.

Résultat de recherche d'images pour "instrument de musique camerounais"
Richard Bona, bassiste à la voix de velours Ⓒ http://www.camer.be

 

Il faut cependant mettre au crédit de la musique camerounaise qu’elle a beaucoup cherché à se moderniser et qu’elle a ainsi réussi à créer de nombreux nouveaux styles tels que le hip-hop Kmer, la Mboa urban music, le rap ou encore le Makossa, plus connus au-delà des frontières camerounaises.

 

Notre sélection d’albums à écouter:

  • Manu Dibango : Voyage anthologique (2004), Makossa man (1991)
  • Richard Bona : Heritage (2016), Scenes from my life (1999)
  • Charlotte Dipanda : Mispa (2008), Dube l’am, (2012)
  • Petit Pays : Fiko Fiko (2009), Peur dans la cité (2016)
  • Irma : Letter to the Lord (2011)
  • Grace Decca : Appelle-moi princesse (1998)
  • Henri Dikongué : Diaspora (2016)
  • Jovi : Mboko god (2015)