Amener les mineurs en conflit avec la loi à se discipliner. C’est l’objectif de l’association «Pour le sourire d’un enfant» au Sénégal. Elle organise depuis 2015 des séances d’escrime, dans les quartiers des mineurs des prisons, pour aider ceux-ci à mieux se discipliner.

La pratique de l’escrime pour les jeunes de la Maison d’arrêt et de correction de Thiès (ville située à 70 km de Dakar) illustre fort bien cette détermination. «Pour le sourire d’un enfant» cherche le moyen de canaliser la violence, de donner un second souffle à ces jeunes souvent condamnés à de longues peines.

 

Avec cet apprentissage, l’initiative a pour but de canaliser la violence des jeunes délinquants. Alignés, en tenue blanche, épée à la main, masque sur la tête, les détenus, hommes et femmes confondus, s’appliquent deux heures par semaines.

«L’escrime aide les jeunes à mieux accepter leurs responsabilités. Ils deviennent plus calmes et moins agressifs. Ils deviennent plus conscients par rapport à ce qu’ils étaient.» -Ablaye Gueye, encadreur du jeu

Selon l’ancien ministre sénégalais de la Justice, Sidiki Kaba, l’action de l’association est un coup de pouce pour renforcer le volet «réhabilitation» du système pénal. En toute honnêteté, le garde-sceau reconnaît que le gouvernement n’a pas souvent agi sur cet aspect.

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Agréée en 1999, l’association travaille en étroite collaboration avec les autorités judiciaires pour transformer la prison des mineurs en un endroit de reconstruction de leur personnalité. Il s’agit d’un effort louable toujours en expérimentation.

La pratique de l’escrime au Sénégal ou en Afrique reste peu élevée. Le continent est peu représenté dans les compétitions mondiales.

Seul l’Égyptien Alaaeldin Abouelkassem est parvenu à remporter la médaille d’argent de l’épreuve individuelle de fleuret aux Jeux olympiques de Londres, à l’été 2012, offrant à l’Égypte et au continent africain sa première médaille de la discipline dans une compétition mondiale.