En République Démocratique du Congo, Laurence Fischer, championne du monde de karaté, aide les jeunes filles à se défendre face au viol, en les initiant aux arts martiaux une fois par semaine.
Depuis 15 ans, Laurence Fischer, triple championne du monde de karaté, aide les femmes à travers le monde à se défendre en les initiant à sa discipline. Elle est présente dans la République Démocratique du Congo depuis trois ans. À Bukavu, sur les rives du lac Kivu dans l’est du pays, elle vient régulièrement entraîner les pensionnaires de la Fondation Pansi du Dr Denis Mukwege.
Le docteur Mukwege est un chirurgien gynécologue qui répare depuis 18 ans les corps meurtris par les sévices et aide les victimes à se reconstruire. Dans sa clinique, il soigne près de 100 000 femmes par année et s’attaque à l’impunité des violeurs. Dans le pays, plus de 400 000 femmes sont violées chaque année.
« Notre monde ne réagit pas encore suffisamment fort pour tracer une ligne rouge et dire cette ligne est infranchissable. Quand je pose la question aux filles quand elles arrivent dans notre centre de formation, pratiquement toutes me disent après avoir été violées », affirme Denis Mukwege. « Le sentiment que j’ai, disent-elles, c’est que je ne suis plus une femme. Vous arrachez à quelqu’un ce sentiment d’être humain pour se considérer comme un objet ou un animal, c’est grave. Ces femmes, elles sont détruites non seulement physiquement, mais aussi psychologiquement », explique Denis Mukwege.
Les femmes pour le moment sont en sécurité dans la Fondation du Dr Mukwege . Par contre, elles doivent se préparer à affronter la rue avec ses dangers.
C’est pour faire face à cette situation que Laurence Fischer s’est fixé une mission bénévole : aller à la rencontre de ces femmes, partager la pratique du karaté avec elles et leur donner des outils pour qu’elles retournent chez elles avec la motivation de les transmettre à leur tour.
« Mes projets sont de transmettre aux jeunes femmes qui sont dans une situation compliquée, aux jeunes femmes vulnérables, pour qui le karaté pourrait être un outil de reconstruction. » – Laurence Fischer.
Sandra a été violée à l’âge de 16 ans et est arrivée au centre dans un état critique. Aujourd’hui, elle a retrouvé la force et le goût de la vie grâce au karaté.
« Quand je pratique le karaté, ma peur s’évapore » – Sandra.
Sandra veut aujourd’hui apprendre le karaté à d’autres filles. Elle se dit qu’elle aurait pu se défendre face à son agresseur si elle avait connu le karaté.
Laurence Fischer aide de nombreuses femmes à se défendre et à se reconstruire. Avec son association Fight For Dignity « combat pour la dignité », elle milite pour la défense des femmes à travers le monde. Un engagement citoyen à saluer et à encourager.
