Angélique Kidjo

À 57 ans, la star internationale publie ses mémoires, où s’entremêlent plusieurs vies : celle de la femme, de l’artiste et celle désormais plus affirmée de porte-voix d’une Afrique qui se veut plus libre.

Une femme puissante. Elle est assise, là, droite, dans cette immense salle de déjeuner dans les hauteurs du bulding de la Sacem à la Défense, près de Paris. Dans ce décor plus que symbolique, Angélique Kidjo, 57 ans – petit foulard coloré autour du cou, joli ensemble de pagne aux couleurs vives – trépigne, rebondit, interroge, répond du tac au tac aux questions que lui soumettent journalistes et membres des équipes de la Sacem et de Fayard sur sa vie, des plus intimes aux plus connues. Dans un exercice d’extrême franchise, celle que l’on surnomme la diva béninoise dit tout dans cette autobiographie, La voix est le miroir de l’âme. Mémoire d’une diva engagée (Fayard), qui en a surpris plus d’un. « Ce livre est un hommage à mon père, qui nous a exposés à toutes les musiques. Il nous a amené le monde à la maison. Il est décédé en 2008 et j’ai eu beaucoup de mal à accepter son départ », confie Angélique Kidjo, toujours sous le coup de l’émotion lorsqu’il s’agit d’évoquer ce père fonctionnaire des PTT, mais véritable touche-à-tout passionné par la photographie et la musique, d’Henri Salvador à Carlos Santana, en passant par James Brown.

 

Bien qu’elle partage sa vie entre New York, où elle réside depuis 1997, Paris et le Bénin, beaucoup de ceux qui l’a suivent depuis le début de son succès ignorent le parcours de la femme derrière l’artiste. Fuyant le régime marxiste qui prévalait au Bénin dans les années 60, Angélique Kidjo a fui dans des conditions dangereuses, avant d’atterrir en France sans le sou. C’est à force de travail qu’elle parvient à faire les bonnes rencontres, comme avec son époux, Jean Hébrail, musicien, puis avec des producteurs de renom. Puis ça sera les icônes internationales, Carlos Santana, Bill Clinton, Desmond Tutu (qui a préfacé son livre), plus récemment Alicia Keys, la chanteuse soul. Avec de nombreux albums caracolant en tête des ventes, elle est engagée comme ambassadrice de l’Unicef avec lequel elle vient de sortir un titre et une vidéo pour sensibiliser les populations contre le mariage des enfants, en collaboration avec d’autres artistes béninois. La bonne impulsion pour celle qui a créé la Fondation Batonga pour promouvoir la scolarisation des filles en Afrique. Sur son parcours, ses engagements, mais aussi ses questionnements sur l’avenir d’un continent qui est à un véritable tournant de son histoire, Angélique Kidjo s’est confiée au Point Afrique.

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